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Le projet de loi sur les violences contre les femmes au menu du Conseil de la nation L'affaire de la femme assassinée à M'sila fait rebondir la polémique
Le projet de loi criminalisant les violences contre les femmes adopté par l'APN au mois de mars dernier, sera à l'ordre du jour de la session d'automne du Conseil de la nation. « Le projet n'est ni bloqué ni annulé. Il est au niveau de la commission juridique du Conseil de la nation et il sera programmé pour la session d'automne », a assuré Brahim Boulahia, président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la nation, contacté, hier, par Horizons. Il a tenu à préciser que « cette loi vise la protection de la famille et n'est pas dédiée exclusivement à la protection de la femme », signalant que ce texte évoque plutôt la violence conjugale. La polémique autour de cette loi a rebondi suite à l'affaire de la jeune femme heurtée mortellement par un chauffard à Magra, dans la wilaya de M'sila. La victime Razika Chérif, âgée de 40 ans, a été harcelée verbalement par un individu à bord d'un véhicule. Par la suite, il l'a délibérément écrasée en plein centre de Magra. Le mis en cause âgé de 33 ans a été arrêté. Il s'agit d'un repris de justice. Les habitants de la localité de Magra ont organisé une marche de solidarité avec la famille de la victime mais aussi pour réclamer le renforcement de la sécurité pour les femmes. Sur les réseaux sociaux, une vaste campagne a été lancée par des internautes sous le thème : « Algériens, indignez-vous ». De même pour les associations féminines qui ont réitéré la demande de débloquer la loi au niveau du Conseil de la nation. Soumia Salhi, militante féministe, membre de l'association pour l'émancipation des droits des femmes, a souligné dans une déclaration à Horizons que le système de la protection de la femme n'est pas performant alors que la loi adoptée par l'APN le 5 mars dernier est bloquée au niveau du Conseil de la nation. « Nous appelons à l'adoption urgente de cette loi par le Conseil de la nation. Nous nous sommes constitués en collectif suite à ce blocage pour alerter l'opinion. Nous luttons depuis des années pour une loi contre les violences à l'égard des femmes. Nous demeurerons mobilisées contre toute atteinte à l'intégrité de la femme. Nous continuerons à réclamer l'urgence de la promulgation de cette loi notamment à la veille de la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre prochain », a-t-elle soutenu. Commentant l'assassinat de Razika Chérif à M'sila, Brahim Boulahia a dénoncé cet acte criminel qui s'inscrit selon lui dans le cadre de la criminalité du droit commun. « Ce n'est pas limité à une violence contre une femme, c'est un crime. La violence ne fait pas la différence entre un homme ou une femme. Cette question doit être traitée dans un contexte global car la violence est un phénomène sociétal. Le texte stipule que quiconque porte volontairement des coups à son conjoint, et en fonction des blessures, risque de 1 à 20 ans de prison avec la réclusion à perpétuité en cas de décès. Un autre article stipule une peine de six mois à deux ans de prison contre quiconque exerce sur son épouse des contraintes afin de disposer de ses biens ou de ses ressources financières », explique-t-il. Fait nouveau, le texte introduit également la notion d'harcèlement de rue. Selon les rapports des services de sécurité, la violence conjugale connaît une hausse inquiétante. Plus de 6.000 cas sont officiellement constatés chaque année.