Désormais les hommes qui battent leurs femmes risquent une peine de prison en Algérie. Après la Tunisie, l'Algérie est devenue le deuxième pays du Maghreb à criminaliser les violences contre les femmes. L'Assemblée nationale a voté jeudi 5 mars une loi qui les protège mieux, en préservant notamment les ressources financières des épouses face à leurs conjoints. Le texte introduit aussi la notion de harcèlement dans les lieux publics et celle de harcèlement moral conjugal. La loi stipule également que quiconque porte volontairement des coups à son conjoint, risque, en fonction des blessures, de 1 à 20 ans de prison, voire la réclusion à perpétuité en cas de décès. Cette loi votée jeudi a provoqué la colère de nombreux députés islamistes, qui y voient une intrusion dans l'intimité du couple contraire aux valeurs de l'islam. Première réaction: Des islamistes se lâchent au parlement : les femmes sont responsables des violences qu'elles subissent. Les femmes algériennes doivent faire preuve de "pudeur" pour éviter les violences et le harcèlement sexuel avait affirmé, mardi, un député islamiste, Mohamed Daoui , lors du débat à l'assemblée populaire nationale (APN) sur le projet d'amendement du code pénal pour lutter contre la violence faite aux femmes. Ce député de l'Alliance de l'Algérie Verte (AAV), a provoqué des vives réactions à l'APN, notamment parmi les femmes députées qui l'ont accusé de dépasser les bornes de la préséance, a affirmé que les femmes étaient responsables des violences qu'elles subissent en raison de leur accoutrement et de leur "maquillage". Or , selon le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, la réforme du secteur de la justice a permis à la femme algérienne d'obtenir plusieurs droits, ces droits consistent en la révision du code de la famille et l'introduction de clauses visant à assurer une plus grande protection à la femme, l'égalité entre les époux en matière de droits et un meilleur encadrement des enfants en cas de divorce. Maismalgré le coup de gueule de l'opposition islamique, tous les articles du Code pénal criminalisant toute forme de violence contre les femmes ont été finalement adoptés.