Musicien, professeur et interprète hors pair, Sid-Ahmed Serri n'est pas seulement celui qui a marqué l'histoire de la doyenne des associations musicales, El Dazaïria El Mossilia, à laquelle il a apporté son savoir-faire avec fidélité et abnégation. Il est surtout l'homme dévoué qui a réussi ce que beaucoup de ses congénères n'ont pas osé entreprendre pour une raison ou une autre, à savoir la préservation des noubas. Une entreprise qui lui a valu l'enregistrement de 45 CD comprenant l'ensemble des œuvres qu'il avait apprises de ses maîtres, Abderrezak Fakardji en tête. En parallèle, il a publié des ouvrages portant notamment sur le corpus des mouawachahates dans l'espoir d'en faire profiter les générations actuelles et futures. Un travail hautement salué dans le milieu andalou pour qui Sid-Ahmed Serri reste le transmetteur de ce patrimoine culturel qui nous est si cher. Très fier de sa culture algérienne et citadine, ce digne fils de La Casbah s'était engagé sur les pas de son autre maître, Mahiedine Bachtarzi, notamment dans la préservation des rites mystiques et autres cérémonies qui animaient la vieille Médina lors des cérémonies religieuses, tel le Mawlid Ennabaoui Echarif. Bref, force est de reconnaître à ce grand nom de la musique algérienne une stature unique en son genre. Rappelons que Sid-Ahmed Serri a été le premier artiste lyrique à recevoir, en avril 1992, les insignes de l'Ordre du mérite national. L'enterrement aura lieu aujourd'hui après la prière du dohr au cimetière de Sidi-Yahia, à Alger.