Pour accélérer l'adoption d'un texte qui pourrait donner naissance à une « grande et unique coalition » contre Daech, François Hollande rencontrera la semaine prochaine Barack Obama et Vladimir Poutine. Comme pour « amadouer » les Russes, il déclare que le président syrien Bachar al-Assad ne peut constituer l'issue du conflit. « Notre ennemi en Syrie, c'est Daech », souligne-t-il avant d'annoncer que « le porte-avions Charles-de-Gaulle appareillera, ce jeudi, pour se rendre en Méditerranée orientale. Avec 26 chasseurs à bord — 18 Rafale et huit Super-Etendard — il va augmenter la capacité de frappe française dans la région tout en réduisant le temps de vol par rapport aux missions réalisées aujourd'hui depuis le Golfe par les 6 Rafale stationnés aux Emirats arabes unis et les 6 Mirage 2000 en Jordanie. « La France est en guerre (...) Nous sommes dans une guerre contre le terrorisme qui menace le monde entier », a martelé lundi dernier le président Hollande devant les parlementaires. Et d'ajouter : « Il n'y aura aucun répit ni aucune trêve. » Dans la nuit de lundi à mardi, pour la deuxième fois de suite, l'aviation française a massivement bombardé Raqa, capitale de facto du groupe terroriste. Selon Manuel Valls, ces frappes ont détruit un QG et un camp de combattants de Daech. La France sollicite l'aide européenne La France demande une aide militaire aux pays de l'Union européenne. Jean-Yves Le Drian, son ministre de la Défense, veut leur participation sur certains théâtres d'opérations extérieurs. Notamment en Syrie et en Irak où son pays a engagé une lutte contre Daech. « La France ne pourra pas être seule dans ces théâtres », dit-il lors d'une réunion des ministres européens de la Défense à Bruxelles après avoir évoqué l'article 42-7 des traités européens, prévoyant une clause de solidarité en cas d'agression contre un pays de l'UE, comme l'a annoncé lundi le président François Hollande, devant le Congrès réuni à Versailles. C'est la première fois qu'un membre de l'UE invoque cet article, similaire dans sa philosophie à l'article 5 du traité de l'Otan auquel ont recouru les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001, et dont l'activation a conduit à l'intervention de l'Alliance atlantique en Afghanistan. « Je pense que la réponse de l'UE doit être oui », estime Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne. « Nous devrions envoyer un mécanisme clair d'unité et de solidarité », dit-elle demandant à la France de « spécifier la nature de l'assistance et de l'aide attendue ». Selon certains responsables français, ces contributions « peuvent prendre la forme d'avions de transport, de ravitaillement, d'armements ». En France où 115.000 policiers, gendarmes et militaires sont mobilisés, la traque des auteurs du carnage de vendredi dernier continue. Selon Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, ces forces ont procédé à « 128 perquisitions » dans la nuit de lundi à mardi. La nuit précédente, une vaste opération similaire a conduit à 168 perquisitions administratives dans 19 départements, donnant lieu à 23 interpellations et à la saisie de 31 armes, dont un lance-roquettes.