Matteo Renzi, Ban Ki-moon et Federica Mogherini vont participer ensemble à une sortie en mer Méditerranée lundi en guise de solidarité après une série de naufrages qui ont coûté la vie à près de 800 migrants, a annoncé le service diplomatique de l'Union européenne samedi. Mme Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, "sera avec le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et le Premier ministre italien Matteo Renzi à bord du navire de la marine San Gusto, au large des côtes siciliennes (...) en vue d'une solidarité européenne avec les efforts faits pour sauver les vies des migrants qui traversent la Méditerranée", selon un communiqué de l'UE. "Un effort commun (est) nécessaire afin de régler la question de l'immigration, en s'attaquant aux causes profondes comme aux urgences", a souligné l'UE en annonçant cette sortie en mer hautement symbolique, huit jours après le naufrage d'un chalutier transportant des migrants qui a fait 750 morts au large de la Libye. Aucun détail n'a toutefois été donné. L'Union européenne cherche l'aval des Nations unies pour lancer une opération militaire en Méditerranée afin de décourager les trafiquants, qui devrait notamment s'attaquer aux embarcations, en les capturant puis les détruisant avant qu'elles ne soient utilisées. Cette opération militaire de l'UE pour lutter contre l'immigration clandestine serait une première si elle voyait le jour malgré les nombreuses difficultés d'ordre juridique et opérationnel qui risquent de se poser. Son principe a été acté par les dirigeants européens réunis en sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles, mais ils demandent un mandat permettant de garantir qu'elle respectera le droit international. La France et la Grande-Bretagne se sont engagées à soumettre une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies, et le président français François Hollande a évoqué le sujet avec son homologue russe Vladimir Poutine dans l'espoir de vaincre les réticences de Moscou. Mme Mogherini doit se rendre à New York mardi afin de rencontrer "des interlocuteurs clés de l'ONU et des partenaires internationaux, y compris pour discuter de cette crise", selon le communiqué. Mercredi, elle se rendra à Washington où elle doit rencontrer le secrétaire d'Etat américain John Kerry.