Le beau temps joue les prolongations. Après quelques prometteuses précipitations au cours du mois d'octobre, le soleil est réapparu pour occuper l'essentiel du temps diurne. Seule la fraîcheur du soir rappelle que ce n'est tout de même pas la canicule de juillet-août. Autrefois, l'automne est généreusement arrosé de fortes averses de pluie. Le réchauffement climatique n'est pas à un bouleversement près dans la succession des saisons. La douceur du climat en cette période de l'année, si elle est appréciée pour la sensation de confort qu'elle procure, s'accompagne habituellement de quelques inquiétudes dans le monde agricole et chez les pouvoirs publics qui craignent de devoir faire avec l'assèchement des barrages. Et donc à rationner l'eau potable. Il semble que, présentement, la situation n'a pas atteint un niveau alarmant au point de nourrir des angoisses. A condition, cependant, que la météo redevienne généreuse pour redonner à la saison de quoi irriguer la nature. Il faut beaucoup plus pour faire planer le spectre de la sécheresse. Mais la pluie commence à manquer. Le stress hydrique, qui, lui, est sous-jacent, n'est pas sans conséquence sur le rendement des activités agricoles. En dépit de ce retard dans l'apport pluviométrique, les agriculteurs sont optimistes et soutiennent que la campagne des labours-semailles 2015-2016 s'annonce bonne par rapport à celle de l'année écoulée. D'autant que s'adoptent de plus en plus dans le secteur les méthodes modernes d'irrigation pour compenser le manque d'eau, si indispensable à la vie des produits agricole. L'impératif de prendre en charge les besoins alimentaires du marché domestique et, par ricochet, la réduction de la facture d'importation, a incité les pouvoirs publics à sensibiliser les agriculteurs sur la nécessité de varier les techniques d'irrigation. Il en ressort une meilleure proportion de terres labourées et fertilisées, comparativement à l'année dernière. Pendant que l'on songe à améliorer les ressources hydrauliques jugées insuffisantes de certaines régions du pays. La raréfaction de la pluie au cours de ce mois de novembre ne semble pas, non plus, entraîner de conséquences sur la disponibilité de l'eau dans les barrages où les réserves affichent un taux de remplissage qui va de 70 à 90% dans les trois principales régions du pays où ils sont implantés. Les 65 barrages actuellement en exploitation gérées par l'Association nationale des barrages et des transferts (ANBT) sont copieusement alimentés par les dernières précipitations. Et ont emmagasiné des réserves suffisantes d'eau pour répondre aux besoins de la population. « Les dernières averses enregistrées le mois d'octobre dernier ont été bénéfiques et, de ce fait, l'ANBT est à l'aise car l'ensemble des barrages existant peuvent couvrir amplement les besoins de la population en eau », se félicite le directeur général de l'ANBT, Beraki. Même sérénité chez les climatologues de l'Office national de météorologie qui observent que la situation est juste au-dessus de la normale saisonnière et que le manque à gagner en pluviosité sera rattrapé à la fin du mois.