L'avant-projet de la loi de finances pour 2016 sera soumis, aujourd'hui, à débat à l'Assemblée populaire nationale. Contrairement aux partis d'opposition, ayant fait dans « l'alarmisme », les partis majoritaires ont confirmé que ledit projet tient compte des nouvelles mutations économiques impliquant la baisse du prix du baril et la dépréciation du dinar. D'où le besoin d'y faire face « diligemment et efficacement », dira Hocine Khaldoun, membre du bureau politique du FLN en charge de la communication, contacté, hier, par nos soins. « Ce projet est actuellement au niveau de la commission des finances et du budget de l'APN qui est en phase de préparation du rapport préliminaire. Pour avoir une vue d'ensemble, je crois qu'il est encore trop tôt de dire que le texte contient des articles alarmants. Le FLN n'a pas tiré, pour le moment, la sonnette d'alarme. Il ne faut pas faire du juridisme. Il s'agit d'une loi qui obéit à des règles précises », affirme-t-il, en se disant contre « toute démagogie et tout populisme » susceptibles de tromper l'opinion publique, avant même d'entamer les débats au Parlement. Khaldoun a précisé, à cet effet, que « le FLN prend toujours en considération la dimension sociale. Il veille à la préservation du pouvoir d'achat des citoyens, comme il protège les intérêts de l'Etat en évitant d'éventuels déséquilibres du budget ». Il a rassuré qu'une fois le débat entamé en plénière, les députés du FLN feront connaître leurs avis sur ce texte en proposant, « si besoin », des amendements et il appartiendra au groupe parlementaire et à la direction du parti de fournir une appréciation globale du projet. « Le FLN donnera son avis sur la base d'une expertise », tranche Khaldoun. « Le texte ne comporte aucune mesure alarmante » Le porte-parole du RND, Chiheb Seddik, affirme « que cet avant-projet ne comporte aucune mesure alarmante, puisque le cap est maintenu en dépit de la chute des cours du pétrole ». Le texte, poursuit-il, « comporte des mécanismes susceptibles de pallier ce déséquilibre. D'autant plus que c'est une crise qui va s'installer dans la durée. Par conséquent, le gouvernement se doit de réfléchir d'ores et déjà à rationaliser les dépenses ». Chiheb a affirmé qu'en dépit de cet état de fait, l'Algérie a maintenu le cap de sa politique sociale. D'ailleurs, dans cet avant-projet, les transferts sociaux avoisinent les 18 milliards de dollars. Ce qui confirme qu'il n'y aura pas de « recul » en matière de politique sociale. En réponse au PT qui juge que cet avant-projet profite aux hommes d'affaires, le porte-parole du RND a considéré que cette position est plus « politique qu'économique ». « Quand on n'a pas les moyens de sa politique cela devient carrément de la démagogie. Il faut bien qu'on développe l'investissement national », déclare-t-il en avouant qu'« il faut que le citoyen comprenne que nous allons vers une politique beaucoup plus serrée en termes de solidarité nationale qui sera ciblée et plus efficace » et ce dans l'objectif de maintenir la fonction sociale de l'Etat. Est-ce à dire que le texte prévoit une tendance d'austérité ? Chiheb répond par l'affirmative sans être alarmiste « étant donné que l'Algérie a les moyens financiers qui lui permettent de se maintenir encore quelques années. C'est là où réside, poursuit-il, l'intelligence de l'exécutif à trouver les ressorts nécessaires en revitalisant l'économie nationale ». A titre d'information, l'avant-projet de la loi de finances pour 2016 a été élaboré sur la base d'un prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars. Il prévoit une hausse du volume des importations à 54,7 milliards de dollars et un recul du volume des exportations hors hydrocarbures à hauteur de 26,4 milliards de dollars avec une croissance économique hors hydrocarbures de 4,6%. Concernant les dépenses budgétaires, 4.807,3 milliards de dinars seront alloués au fonctionnement et 3.176,8 milliards de dinars à l'équipement, soit une baisse de 9% par rapport à 2015, alors que le volume global du budget est à 4.747,43 milliards DA, dont 3.064,88 milliards DA de recettes ordinaires et 1.682,55 milliards DA de fiscalité pétrolière.