Photo : Slimene S.A. La décharge publique incontrôlée située au sein même du périmètre urbain de la commune de Sidi Amar, wilaya de Tipasa, est devenue pour la population locale et même pour l'environnement une source de pollution, jugée par certains habitants, potentiellement nocive. Selon des habitants de la cité des 32 logements, implantée à quelques 30 mètres de la décharge, ce problème ne cesse de s'amplifier depuis la date de la réception de leurs habitations en 2004. «C'est une décharge qui existe ici depuis des années, avant même qu'on vienne habiter ici. Et malheureusement, d'année en année, la pollution qui en émane ne cesse de prendre de l'ampleur», confie un des habitants, avant que son copain ajoute «cet endroit est devenu un grand nid pour les rats qui s'invitent d'une manière récurrente chez nous. A plusieurs reprises d'ailleurs on leur livre bataille pour éviter à nos enfants des morsures fatales pour leur santé. Aussi, en été, les moustiques colonisent par centaines de milliers notre quartier. C'est infernal. Et le drame dans tout ça, on ne peut même pas y faire face. On est dépassé par la pollution et ses impacts nocifs». Cela dit, l'autre danger, qui guette les habitants et l'environnement local est les émanations et les fortes odeurs putrides de la décharge. «Nombre de nos enfants ont développé des allergies à cause des odeurs que dégage la décharge. Ajouter à cela, le gaz carbonique qui couvre notre ciel dès qu'on brûle les ordures. Fait encore aggravant, chaque année la décharge pousse ses limites à notre détriment», souligne un autre voisin. Les habitants de la cité des 32 logements ne sont pas les seules victimes de la décharge, puisque d'autres quartiers mitoyens en souffrent également. «Comme vous pouvez le constater, l'ampleur de l'impact nocif dû à cette décharge touche également le stade et le lycée. C'est vous dire qu'il est temps de la délocaliser, suggère le premier interlocuteur. Pour parvenir à éradiquer la décharge, les habitants des 32 logements de la commune de Sidi Amar ont sollicité, notamment par des requêtes, toutes les autorités locales et les services de l'environnement. «On a frappé à toutes les portes. Mais jusqu'à maintenant rien de concret ne se profile à l'horizon. Pour le moment, les autorités nous ont promis d'y remédier en nous assurant qu'un projet de réalisation d'une décharge hors de la ville est sur le point d'être lancé», confie un autre. Sollicité pour donner son avis à ce propos, le président d'APC de Sidi Amar a confirmé l'existence d'un projet de création d'un centre d'enfouissement technique (CET) sur le territoire de la commune. Celui-ci, une fois ouvert, permettra l'éradication de la décharge sauvage implantée dans la ville. «Le choix de l'assiette devant abriter le CET a été effectué. Il s'agit d'un terrain d'une superficie de plus de 3 hectares localisés au lieudit Bourouis, à deux kilomètres au sud de la ville du chef-lieu de commune. Le comité de l'aménagement et de l'urbanisme (CAUA) a avalisé le projet du CET. Actuellement on attend l'accord de la commission interministérielle pour décider du transfert de l'assiette en question», déclare-t-il à ce propos. Et d'ajouter, «normalement les travaux de réalisation du centre d'enfouissement démarreront cette année». En attendant l'ouverture du CET de Bourouis, les habitants des 32 logements essayent donc tant bien que mal de lutter difficilement contre une pollution qui n'a, selon eux, que trop duré.