La secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Nouria Hafsi, a plaidé pour l'application de la stratégie nationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Elle a estimé que la stratégie nationale adoptée en 2009 n'a pas donné de résultats « car elle n'a pas été outillée ». Intervenant à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la violence faite aux femmes, hier, au forum du journal El Mihwar, Nouria Hafsi a demandé « l'instauration de mécanismes et d'une structure indépendante capables de mettre en application la stratégie nationale pour que cette lutte ne soit pas un simple slogan ». « Selon les témoignages que nous recueillons au niveau de nos structures et des directions de l'action sociale, des actes de violence sont perpétrés contre la femme en milieu familial », a-t-elle noté. Revenant sur les chiffres dévoilés par les services de sécurité qui ont font état de 7.564 cas de violence envers les femmes au cours des 9 premiers mois de l'année en cours, Mme Hafsi a souligné qu'ils « ne reflètent pas la réalité ». « Dans les zones rurales et éparses, il n'existe aucune structure pouvant recevoir les plaintes des femmes violentées. Ceci en plus des tabous qui pèsent sur ce phénomène », a-t-elle affirmé. La SG de l'UNFA a également appelé à ce que le projet de loi criminalisant les violences faites aux femmes adopté en mars dernier par l'APN soit examiné par le Conseil de la nation. La sociologue Fatma-Zohra Fassi a rappelé que « la décennie du terrorisme, les mentalités rétrogrades, les fatwas contraires aux principes de notre religion et la consommation de psychotropes ont contribué à la montée de la violence contre la femme ». Néanmoins, Mme Fassi se réjouit de voir « des hommes défendre la cause des femmes », en rappelant que « la non-application des lois est l'une des causes de la recrudescence de cette violence ».