L'adoption du système des quotas est le seul moyen garantissant la participation de la femme dans les assemblées élues. C'est l'avis exprimé par Nouria Hafsi, secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), à la commission des consultations pour les réformes politiques. «Il est nécessaire d'adopter le quota dans cette période transitoire comme seul moyen qui permettra à la femme de participer dans les assemblées élues. Sans le caractère obligatoire de cette mesure, les partis politiques ne vont pas respecter la règle du jeu», a-t-elle expliqué lors de sa courte intervention à l'issue de son entretien avec Abdelkader Bensalah, président de la commission, et ses deux collaborateurs Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi. Nouria Hafsi rappelle qu'elle a participé à la commission installée au ministère de la Justice pour l'élaboration de la loi organique visant la promotion de la participation de la femme dans la sphère politique et au cours de laquelle l'UNFA a proposé d'introduire le système de quotas. Elle a noté le recul important qu'enregistre l'Algérie dans le domaine de la participation de la femme, alors qu'elle a été un pays leader en la matière, que ce soit au niveau africain ou arabe. «Maintenant, le taux des femmes dans les assemblées élues ne dépasse pas 7%, alors que dans les pays voisins comme la Mauritanie, ce taux est à 25%. Cette régression n'est pas en notre honneur. Ce qui fait que pour cette période transitoire, il est impératif d'adopter le système de quotas» a-t-elle précisé. Pour l'UNFA, le taux idéal se situe à 30% avec alternance sur les listes. Répondant à ceux qui critiquent ce système, le qualifiant de non démocratique, la présidente de l'UNFA dira : «Quelle démocratie en l'absence des femmes dans les assemblées élues ?» Nouria Hafsi a également proposé la promotion de la société civile qu'elle considère être «la colonne vertébrale pour la concrétisation de n'importe quel programme, stratégie ou réforme». La SG de l'UNFA propose la présentation de la mouture portant sur la modification constitutionnelle au scrutin populaire. La réussite de ces réformes et de la révision constitutionnelle est tributaire, dira Nouria Hafsi, de la contribution du peuple algérien, car «sans sa participation, la Constitution sera considérée comme un simple document sans aucune importance». Pour l'UNFA, ces consultations constituent «une occasion propice qu'il ne faut pas rater pour opérer des réformes profondes, globales et sérieuses, inspirées du vécu et de la réalité du peuple algérien ; elles ne doivent pas être une imitation pour instaurer la bonne gouvernance». Nouria Hafsi a enfin appelé à la consécration de la citoyenneté au sens large du terme.