Dans 18 à 24 mois, le Monténégro rejoindra les rangs de l'Otan. Après la Croatie et l'Albanie (2009), les 28 ministres des Affaires étrangères ont à l'unanimité validé la « décision historique » de lancer les pourparlers d'adhésion avec le 29e futur membre. « La porte de l'Otan est ouverte, ceci en est la preuve », a déclaré, lors d'une conférence de presse, son secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg précisant que cette « décision n'est dirigée contre personne ». Moscou, qui a dénoncé, à plusieurs reprises, la perspective d'élargissement, crie à la « provocation » porteuse d'un « fort potentiel de confrontation », a jugé la semaine dernière la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. « Elle ne permet pas la poursuite de la paix et de la stabilité dans les Balkans et en Europe en général. Elle est de nature à compliquer davantage les relations déjà compliquées entre la Russie et l'Otan », a-t-il souligné, tout en mettant en garde le Monténégro sur « les possibles conséquences ». Même si le Ministre des Affaires étrangères du Monténégro, Igor Luksic, a évoqué le « grand jour », l'opinion nationale, encore marquée par le syndrome de la campagne de bombardement de l'Otan en Serbie dont elle est séparée, reste divisée. Les sondages (50,2% de la population est en faveur d'une adhésion, et 49,8% contre, sur un échantillon d'un millier de personnes) confirment le malaise monténégrin. Plusieurs manifestations violentes contre l'adhésion au bloc euro-atlantique ont déjà eu lieu.