Les 28 ministres de l'Intérieur de l'UE se sont retrouvés, hier, à Bruxelles pour débattre des mesures de lutte contre le terrorisme et la stratégie de sécurité intérieure de l'Union, en particulier des négociations avec le Parlement européen sur un sujet controversé. Il s'agit de l'utilisation des données des dossiers passagers (PNR) et la prolongation jusqu'à deux ans des contrôles récemment rétablis aux frontières intérieures entre pays de l'espace Schengen. Les ministres des pays de l'UE s'efforçaient de lever les derniers obstacles bloquant l'adoption d'un PNR européen, un registre de données qui doit permettre de mieux tracer les passagers aériens dans le cadre de la lutte antiterroriste. « Aujourd'hui, nous avons besoin d'un accord sur le PNR » (Passenger Name Record, en anglais), a insisté le ministre luxembourgeois, Etienne Schneider, dont le pays assure actuellement la présidence du Conseil de l'UE. « Cela fait presque cinq ans que nous en parlons maintenant », a ajouté M. Schneider. « Après ce qui s'est passé à Paris cette année, nous avons besoin de ce PNR et aussi de nous donner tous les moyens de lutter contre le terrorisme ». D'intenses négociations sont en cours au sein de l'UE entre le Conseil et le Parlement européens, qui veut obtenir des garanties sur la protection des données personnelles recueillies dans le cadre du PNR. Le Parlement insiste également pour qu'il y ait des échanges automatiques de données entre les fichiers des différents Etats, afin que l'outil soit efficace. « Nous sommes en position aujourd'hui d'obtenir un accord, à condition que chacun soit raisonnable », a estimé, hier, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. « Je vais m'employer à convaincre mes collègues européens, avec d'autres collègues déjà convaincus, de la nécessité de mettre en œuvre ce que le Parlement européen préconise et qui permettrait un haut niveau de protection », a-t-il expliqué. « Nous avons trop attendu pour obtenir un accord sur le PNR, nous avons besoin d'un accord maintenant », a insisté également la ministre britannique, Theresa May. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, préconise, pour sa part, un contrôle, des migrants voulant entrer dans l'Union européenne, durant une période pouvant aller jusqu'à « 18 mois », dans une interview donnée à six quotidiens européens. Enfin, illustration de cette « mobilisation » après le Parlement britannique, c'est le Parlement allemand qui a, hier, approuvé la mission militaire en Syrie contre l'EI qui comprendra jusqu'à 1.200 militaires.