«Quasiment sûre» de l'implication d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, de l'enlèvement vendredi soir à Niamey des deux Français et de leur exécution «froidement» le lendemain à la frontière nigero-malienne, Paris envoie à Niamey six policiers, dont quatre de la Direction centrale du renseignement intérieur, pour enquêter sur ces deux «tués» lors de l''opération de sauvetage manquée menée par des forces nigériennes et françaises. Parallèlement à ces «limiers», quatre hélicoptères de combat de l'armée française qui ont participé à cet «assaut» raté, patrouillent au-dessus de Ménaka. Selon la chef de la diplomatie nigérienne, lors de cette opération, trois militaires de son pays ont été tués, de même que quatre assaillants. L'Union européenne qui a condamné cet «odieux» acte comme le reste du monde entier qui refuse «tout diktat du terrorisme» a, cette fois, osé. Outre le soutien qu'elle apporte à un de ses membres, Catherine Ashton, s'engage à «éliminer la menace du terrorisme» dans le Sahel. «L'UE travaille sur une stratégie globale pour répondre aux problèmes de sécurité et de développement et éliminer la menace du terrorisme qui représente un grave frein pour la stabilité, les efforts de développement et l'épanouissement de l'économie des pays sahéliens», affirme celle qui, fin octobre dernier, a été chargée par les 27 ministres des Affaires étrangères du Vieux Continent «de définir une stratégie sur le Sahel pour le début de l'année prochaine» pour «promouvoir la sécurité, la stabilité, le développement et la bonne gouvernance dans la bande sahélienne», c'est-à-dire le Niger, la Mauritanie et le Mali. L'opposition qui devine les intentions de Sarkozy, réclame un débat. Certains préconisent une conférence régionale sur le Sahel. Comme si celle d'Alger à laquelle tous les pays concernés ont participé n'a pas eu lieu.