« Des projets appartenant à des opérateurs privés et à des fermes pilotes sont à l'étude pour la reprise de la production de la betterave sucrière et le développement des cultures oléagineuses pour la production d'huile de table ». Cette déclaration a été faite hier par Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural lors d'un point de presse animé en marge d'une réunion sur les fermes pilotes. Il a noté toutefois que ces cultures demandent des quantités importantes d'eau. Si les conditions sont réunies, a-t-il dit, la politique du renouveau agricole et rural n'exclut aucune possibilité à valoriser telle ou telle spéculation agricole. Concernant les fermes pilotes, le ministre a indiqué que le décret permettant aux établissements publics (EPA, EPIC et EPE) qui détiennent des terres relevant du domaine privé de l'Etat d'intégrer la concession, sera publié prochainement. Les fermes pilotes concernées appartenant à ces établissements ont un délai de 6 mois à partir de la publication de ce décret pour intégrer ce changement, une condition nécessaire pour leur développement, notamment celles désirant conclure des partenariats avec des opérateurs nationaux ou étrangers. M. Benaïssa a mis en garde contre tout « blocage » des cycles de production au niveau de ces fermes pendant la période de changement de droit de jouissance. « Cette mutation ne doit être en aucun cas un prétexte pour bloquer le cycle biologique d'une culture ou d'un élevage », a-t-il lancé. Le ministre a appelé les responsables à accompagner les acteurs et les responsabiliser quant à leurs engagements dans le cadre des contrats de performance signés avec les pouvoirs publics. « Il y a une attente très importante de ces fermes pilotes qui jouent un rôle dans la production des semences, plants et géniteurs et qui doivent diffuser de la technologie dans leurs zones d'implantation », a-t-il relevé. Le ministre a rassuré les fermes ayant des créances vis-à-vis de la BADR que leurs demandes de rééchelonnement de leurs dettes seront accompagnées par les pouvoirs publics. « Cette dette gêne le fonctionnement de certaines fermes », a-t-il précisé. Les nouvelles redevances affichées dans la loi de finances complémentaire pour 2010 pour l'exploitation de ces terres varient entre 800 et 15.000 DA/ha. Le ministre a fait savoir, dans ce contexte, que le nombre d'exploitants ayant déposé leur dossier pour obtenir le droit de concession a atteint 78.000 sur 218.000 concernés. S'exprimant sur les prix et la disponibilité de certains produits agricoles sur le marché, le ministre a affirmé que les systèmes de régulation fonctionnent correctement sur le terrain, soulignant que la hausse des prix de certains produits sur le marché s'explique par une obligation naturelle. « Ces productions sont saisonnières, la demande est quotidienne », a-t-il expliqué.