Angers voit la vie en rose. Le SCO a vite fait oublier son statut de promu pour devenir l'une des équipes de tête du championnat de France. Mais les hommes de Stéphane Moulin ne veulent pas s'arrêter en si bon chemin comme nous l'explique Anthar Yahia : « C'est une très belle saison jusqu'à présent. Ça se passe très bien pour le club. Je pense que c'est même au-delà des espérances du SCO. Je sais que tous les joueurs avaient envie de faire une belle saison. Maintenant, on a 30 points. Il en reste pas mal à prendre pour atteindre les 42. L'objectif n'est pas encore atteint. Les joueurs ont envie de continuer à faire ce qu'il faut. J'espère aussi que ça va continuer et qu'on va réussir à se maintenir ». Pour cela, les Angevins s'appuient sur le collectif ce qui est l'une de leurs forces : « On a beaucoup de joueurs qui sont arrivés sur le tard en Ligue 1 et qui ont quelque chose à prouver. Ce sont vraiment de très bons garçons. Ils ont un état d'esprit exemplaire. Donc à partir de là, quand vous arrivez à former un groupe solide, c'est vraiment intéressant. Aujourd'hui, on sait aussi que quand on est bien physiquement et tactiquement, on a fait une grande partie du boulot. On a une équipe qui sur le plan athlétique est très impressionnante et ça nous fait énormément de bien ». Mais Anthar Yahia suit tout cela de loin, lui qui n'a pas été dans le groupe et qui n'a pas joué la moindre minute avec le SCO en L1 cette saison. « Aujourd'hui, je m'entraîne tous les jours avec le groupe pro et je joue régulièrement avec la réserve le week-end. Ce qui me manque, c'est qu'il n'y a pas cette adrénaline qu'il y a en pros ». Une situation forcément difficile pour lui : « J'ai été blessé l'année dernière. J'ai été opéré à la cuisse et je suis revenu en fin de saison. J'ai fait la préparation en entier sans aucun pépin. Cela s'est très bien passé pour moi. Mais le coach m'a fait comprendre qu'il ne compterait pas trop sur moi cette saison, pour ne pas dire pas du tout. Il a été très honnête. Il m'a dit : « Moi, je n'ai pas besoin de toi ». Mais pas de quoi abattre l'Algérien : « Je suis têtu. Avec mon caractère et mon vécu, je me suis dit que c'est un discours qu'on entend souvent, qu'on peut entendre. Mais un joueur peut toujours inverser la tendance en ayant une chance. Ce n'est pas parce qu'il me dit ça que je me dis forcément qu'il n'aura pas besoin de moi à un moment donné. Je n'ai aucun reproche à faire au coach, surtout que l'équipe tourne très bien. Je souhaite qu'elle continue de tourner. Maintenant, je n'abandonne pas l'idée de me faire une place dans les dix-huit parce que jusqu'à présent j'ai toujours été exemplaire quand j'ai joué avec la réserve ou aux entraînements. Mon caractère ne me permet pas de lâcher l'affaire ». Prêt pour un nouveau challenge Motivé comme jamais, Anthar Yahia est persuadé que ses qualités peuvent encore servir la cause du SCO : « Aujourd'hui, ça fait un moment que je n'ai pas joué en équipe première. Quand on a régulièrement joué toute sa carrière, on ne peut pas perdre toutes ses qualités du jour au lendemain. Je n'ai pas la prétention de chambouler une équipe qui tourne bien. Loin de là. J'ai beaucoup de respect pour mes partenaires et le travail qu'ils sont en train de faire. Je peux encore apporter . Quand on fera appel à moi, je serai prêt. Je pense même pouvoir faire plus. ». Mais pour le moment, le joueur âgé de 33 ans a une double mission à réaliser à savoir convaincre son coach de faire appel à lui et essayer de se faire une place au sein d'un collectif qui tourne bien. Un défi pas évident qu'il accueille avec sérénité : « On a toujours de nouvelles missions dans sa carrière. Celle-ci est nouvelle pour moi, je ne la connaissais pas (sourire). À partir du moment où j'ai une chance égale aux autres, je peux me battre pour accrocher quelque chose. Aujourd'hui j'espère qu'à l'avenir les choses pourront peut-être évoluer dans ce sens-là. Sinon, je suis prêt à partir en janvier. J'essayerais de trouver un challenge encore intéressant pour prendre encore du plaisir ». La trentaine à peine entamée, Yahia en a encore sous le capot. En fin de contrat en juin 2016, il présentera l'avantage d'être libre. Ce qui n'est pas à négliger. « Je n'ai pas 21 ans non plus. Ce n'est pas un problème d'être libre ou pas. À partir du moment où on n'a plus besoin de vous, vous pouvez toujours vous arranger ». Selon nos informations, une réunion est prévue en milieu de semaine afin de faire le point sur ce dossier. Mais y a-t-il des touches pour le moment ? « Pour l'instant, je n'ai pas de pistes. Mais je suis ouvert à des choses qui peuvent être intéressantes. Je vais commencer à me pencher sur le sujet ». L'Algérien a une petite idée sur le genre de clubs qui pourraient faire appel à lui. « Aujourd'hui, il faudrait que j'arrive dans une équipe qui a forcément ce besoin-là. Un défenseur central d'expérience qui peut encore apporter. Il faut aller dans un endroit où on a vraiment besoin de vous, de votre profil ». Il pourrait aussi ajouter à son CV qu'il est passé par l'Inter Milan, Bastia, Nice, Bochum, l'Espérance Tunis ou encore Angers. Anthar Yahia compte aussi 53 capes avec les Fennecs. Il reste désormais à savoir où il aura la chance d'écrire la suite de son histoire...