« Mais une offensive dans le sens positif. Des changements pour que la presse publique soit plus engagée, plus présente. Les articles de la presse publique doivent avoir plus de punch, plus de tonus. C'est ce qu'on va faire avec le concours de tous », signale-t-il. Tout en rendant hommage aux journalistes défunts, il a souligné, à l'intention des journalistes d'Echaâb, qu'ils doivent être fiers de leur travail, en espérant qu'ils soient professionnels. A propos des changements qui devraient s'opérer dans la presse publique, la directrice d'Echaâb, Amina Debbache, a fait part d'une réunion avec le ministre de la Communication sur les nouvelles orientations. « Les premiers responsables des journaux publics, dont celui de Horizons, vont se réunir aujourd'hui avec le ministre de la Communication pour apporter le punch à cette presse, comme l'a souligné le ministre. Cela ne signifie pas qu'elle ne fait pas son travail. Au contraire, elle fait de la bonne information et elle est lue », estime-t-elle. C'est ce qu'affirme aussi le doyen de l'université des sciences de l'information et de la communication, Ahmed Hamdi, qui a donné une conférence sur le journal Echaâb et les conditions à l'issue desquelles il a été créé. « Echaâb est un journal qui a de l'impact. Nous avons besoin, surtout aujourd'hui, d'une presse qui a plus d'impact », estime-t-il. Amina Debbache affirme qu'Echaâb est très lu, que ce soit en ligne ou en papier. « Les trois quarts de la population sont arabophones et se dirigent donc naturellement vers Echaâb. Mais il n'y pas que ça. Ils se réfèrent à notre journal parce qu'ils y trouvent l'information car dans certains journaux, il n'y a que des commentaires », constate-t-elle, indiquant que la presse publique a une ligne éditoriale progouvernementale. « Nous avons une double responsabilité à assumer : assurer un travail de proximité auprès de la société et publier l'information institutionnelle. Nous assistons actuellement à des polémiques et à des réactions agressives. Les citoyens, dans cette conjoncture de crise économique et sécuritaire mondiale que nous vivons, n'ont pas besoin de perdre leurs repaires, et voir les symboles qu'il a toujours idéalisés tomber en ruines », estime-t-elle. D'où la nécessité, selon elle, d'être plus offensif. Ahmed Hamdi a, pour sa part, rappelé que le quotidien Echaâb est le premier journal créé dans l'Algérie indépendante et le premier quotidien en langue arabe. « Le premier aussi à avoir lutté contre la politique de la terre brulée », précise-t-il. Le numéro zéro d'Echaâb dans la version française a paru le 13 septembre 1962, à l'occasion du quatrième anniversaire du Gouvernement provisoire de la république algérienne et le numéro zéro de la version arabe, le 11 décembre 1962, à l'occasion de la célébration des manifestations du 11 décembre 1960.