Sofosbuvir, un traitement contre l'hépatite C, est désormais fabriqué localement par les laboratoires Beker. Il est actuellement disponible au niveau des hôpitaux. Un des avantages de ce traitement est la réduction de sa prise à trois mois au lieu de 12 et son efficacité est à 97%. Lors d'une conférence de presse animée, hier, à Alger, Rachid Kerrar, directeur général des laboratoires Beker, le Pr Nabil Debzi, hépatologue au CHU Mustapha-Pacha, et Abdelhamid Bouallag, président de l'association SOS Hépatite, ont mis en avant l'efficacité de ce médicament « révolutionnaire ». Il est produit par Beker, seul laboratoire arabe et africain qui détient la « recette » avec sa validation après des études de bioéquivalence prouvées. Ce nouveau médicament élimine, selon le Pr Debzi, la plupart des génotypes du virus pour un taux de guérison de 97%. Pour le DG des laboratoires Beker, il permet de réduire le coût à la fois du dépistage et du traitement de la maladie. Bouallag a rappelé, pour sa part, qu'avant la mise sur le marché du Sofosbuvir, seules les molécules conventionnelles étaient prescrites aux patients avec d'importants effets secondaires et des taux de succès avoisinant les 50%. « Ce traitement très coûteux était souvent abandonné en cours de soins », a-t-il indiqué. Pour le Pr Debzi, ce traitement constitue une première étape pour traiter l'hépatite C. « Un deuxième plan de développement d'autres combinaisons avec l'association d'autres molécules est prévu », a-t-il relevé. « Etant donné l'inexistence de vaccins contre l'hépatite C, la recherche médicale a mis le paquet pour éradiquer cette maladie », a-t-il précisé, rappelant qu'en Algérie, la prévalence supposée est de 1% et la prise en charge thérapeutique est gratuite. Le coût de la prise en charge des patients est évaluée à 5 millions de dinars alors qu'avec cette nouvelle molécule, elle sera de 300.000 DA, soit 28 fois moins cher qu'aux Etats-Unis et 16 fois moins cher qu'en France. Pour le président de l'association SOS Hépatite, ce nouveau traitement entraînera la mise en place d'une stratégie nationale d'éradication de l'hépatite C et permettra au patient d'accéder à un traitement curatif, novateur et performant à un coût très réduit.