Photo : Makine F. D'envergure internationale, la deuxième édition du festival international des Arts de l'Ahaggar a été ouverte hier dans la soirée, à la maison de la culture de Tamanrasset, par M. Betrouni, le représentant du ministère de la Culture. Dans une brève allocution, le commissaire du Festival, M. Farid Ighilahriz, a fait savoir, devant les journalistes qui se sont déplacés pour l'événement, que l'objectif de cette manifestation est la valorisation du patrimoine immatériel. «Contrairement aux idées reçues, le désert n'est pas synonyme de vide. Il est le lieu de l'extrême où l'homme est mis face à lui-même, où la nature est soumise au plus grand des défis, celui de l'adaptation et de la survie. Parce que le désert est un lieu où seul l'essentiel a de l'importance, le festival consacre une place importante à la poésie et à la musique», dira-t-il. Le Festival international des Arts de l'Ahaggar déroule un panorama aussi concis que possible des civilisations qui ont illuminé le monde à travers leur apport à l'humanité. Cet événement, selon la conception qui en a été donnée par le commissaire de la manifestation, ne se déroule pas en vase clos puisqu'il s'ouvre sur la région sahélienne, partie prenante tant à travers les chercheurs que les artistes. Le Festival a un côté historique, plus précisément versé sur l'archéologie, mais aussi, un volet artistique prononcé qui permet à beaucoup de poètes, de conteurs, de musiciens de se retrouver le temps de la manifestation. Mais pas seulement, puisque M. Farid Ighilahriz a souligné qu'en matière d'animation, c'est en permanence que des événements se produisent. Au programme du festival, trois journées d'études qui seront animées, à partir d'aujourd'hui, par des scientifiques autour de différents thèmes ayant trait à la culture saharienne, algérienne et africaine. « Approche méthodologique du parc de l'Aïr-Ténéré (nord du Niger) », « Gestion des ressources génétiques en relation avec le savoir-faire ancestral », « Anthropologie historique et techniques au service de la préservation des patrimoines et de la médiation culturelle », « Savoir-faire des femmes sédentaires dans le Tassili N'Ajjer », sont parmi les thèmes qui seront développés au cours des ces journées. Pour ce soir (hier), la veille de Yennayer, les organisateurs ont programmé des concerts de musiques typiques de la région qui mettent en valeur le patrimoine targui, à savoir Ismouhar d'Idles, connu pour l'introduction de la guitare électrique dans la musique locale, la chanteuse Gueddi et Badi Lala de Tamanrasset. En 1990, cette chanteuse a créé une association musicale Issekta (le souvenir), où elle réunit autour d'elle une quinzaine de personnes entre femmes et hommes. Elle s'est produite dans plusieurs pays européens. Elle fera ainsi connaître le tindi en Belgique, en France en Suisse, entre autres. Au programme également, le Nigérien Hamid Ekawel, qui avec sa troupe Tarbiya, ne cesse de sillonner l'Afrique de l'Ouest. Cet autodidacte, dont la notoriété a atteint même l'Europe, a animé pas moins de 25 concerts en 2002. Au total, 21 formations musicales ainsi que des artistes africains de renommée internationale se produiront lors de ce rendez-vous, qui est devenu, selon Farid Ighilahriz, un événement « incontournable de l'art saharien et africain ».