L'espoir est permis. De plus en plus, l'optimisme prend de l'épaisseur, à la faveur de la signature de l'accord par des parlementaires des deux assemblées rivales, des hommes politiques et des représentants de la société civile pour la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Même si tout n'est pas encore parfait, au regard de la persistance des réticences clairement affichées par les présidents des Parlements de Tripoli et de Tobrouk, la dynamique de rapprochement reste toutefois appréciable. Elle interpelle aussi les « acteurs sécuritaires » appelés à rejoindre le camp de la paix et de la stabilité. Des contacts ont été établis à Tripoli avec des responsables, notamment de milices, pour favoriser le retour du gouvernement d'union nationale dans la capitale, selon l'émissaire de l'ONU, Martin Kobler. « Nous espérons parvenir à un accord avec tout le monde, l'armée, la police mais également les milices », a-t-il précisé. La question a été confiée au général italien Paolo Serra travaillant sur le dossier « depuis quatre ou cinq semaines ». L'émissaire onusien décèle des « signes encourageants » et « de plus en plus de soutien » qui se légitiment par la perception commune de la menace de Daech. « Tout le monde craint l'expansion de Daech. Pas seulement son expansion vers Ras Lanouf ou Ajdabiya (est), mais également vers le Sud », a-t-il dit. « Ce sont les Libyens qui doivent combattre Daech et c'est pourquoi il est important d'avoir un gouvernement en place » qui sera reconnu la semaine prochaine comme « la seule autorité légitime » par le Conseil de sécurité.