Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a nommé par décret les nouveaux gouverneurs de région qui verront leur nombre passé de 10 à 28. Le nouveau découpage, décrété unilatéralement, est considéré comme une remise en cause du partage du pouvoir, ce qui porte un coup sévère au processus de paix signé le 26 août dernier et relancé, deux jours seulement avant l'annonce faite jeudi dans la radio d'Etat, par des représentants du gouvernement et des rebelles qui se sont rencontrés, pour la première fois, à Juba, pour tenter de former un gouvernement d'union nationale. Les perspectives de règlement du conflit s'éloignent dans un pays livré aux aléas de la guerre communautaire alimentée par la rivalité entre le président Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Les combats ont repris, mercredi dernier, dans l'Etat du Haut-Nil. Tout naturellement, l'ancien président botswanais, Festus Mogae, qui dirige la Commission conjointe de surveillance et d'évaluation, mise sur pied par l'organisation régionale des pays d'Afrique de l'Est, a mis en garde, dans un communiqué, les protagonistes sur les conséquences néfastes des « beaux discours et de vaines paroles » et appelle à lever les « doutes compréhensibles » par des « mesures concrètes ». Il a émis le vœu que « ce Noël 2015 sera le dernier célébré dans un contexte de conflit ». De son côté, la responsable de l'ONU au Soudan du Sud, Ellen Margrethe Loj, a espéré que le retour de la délégation rebelle à Juba permettrait de « commencer à appliquer l'accord de paix ».