Photo : Slimène S.A. En cette journée de la nuit du doute, rien ne semble tenter les voyageurs d'ajourner leur départ pour rentrer chez eux afin de passer la fête de l'Aïd parmi la grande famille. Hier, à la gare routière du Caroubier à Alger, la grande foule qui d'habitude prenait d'assaut les guichets des réservations, n'y était pas. La gare connaît une fluidité meilleure que d'habitude. Dans les salles d'attente, quelques voyageurs attendent, sans angoisse, l'annonce de l'arrivée de leur bus. A l'entrée de la gare, des agents hèlent les voyageurs qui arrivent au fur et à mesure. Sur le quai, des bus temporisent l'heure de départ prévue pour pouvoir remplir le bus. « Les gens ont pris leurs dispositions à l'avance pour rentrer chez eux », fait remarquer M. Achour, chargé de l'organisation à la société Sogral. Selon lui, cette année, le flux des voyageurs pendant les jours qui précèdent l'Aïd, a chuté de plus de 50% par apport à l'année précédente où Sogral a enregistré un pic de 32 000 voyageurs par jour. « Entre les journées de mercredi, jeudi et vendredi derniers, on a enregistré une moyenne de 15 000 voyageurs. Ce nombre a encore diminué samedi dernier, à 11 000 voyageurs seulement », explique ce responsable. Cette baisse est due beaucoup plus à la période des vacances, d'après lui, mais, il estime que les voyageurs connaîtront des difficultés à leur retour qui coïncide avec la rentrée sociale. Du côté des taxis inter wilayas, on ne chôme pas. Selon le président de l'Union nationale des chauffeurs de taxi, Azziouez Boukerrou, les chauffeurs de taxi ont travaillé sans interruption pendant cette période même si les clients ont le choix de prendre le train, l'avion ou le bus. A la question sur l'augmentation des tarifs que certains chauffeurs de taxi imposent à leurs clients en cette période de l'Aïd, M. Boukerrou lance un appel aux voyageurs pour dénoncer cet abus car, pour lui, les tarifs sont fixés par le ministère des Transports. « Je demande à toute personne contrainte de payer plus que le tarif habituel, de nous contacter pour agir fermement et le chauffeur de taxi risque d'être écarté de la corporation », avertit-il. Tout se passe bien dans cette immense station de taxi, à l'exception de quelques disputes provoquées par certains voyageurs. « Ils viennent à la dernière minute et ils veulent partir les premiers. C'est inadmissible. Ils arrivent même à soudoyer le chauffeur de taxi en lui proposant 50% de plus pour prendre la place de quelqu'un d'autre», note Azziouez Boukerrou. Du côté de l'Union nationale des transporteurs, ces derniers sont mobilisés pour assurer le transport des voyageurs dans les meilleures conditions.