Le secrétaire américain à la défense, Chuck Hagel, a réaffirmé samedi la détermination des Etat-Unis à défendre le Japon si nécessaire conformément aux engagements de défense bilatéraux. M. Hagel, qui est arrivé samedi au Japon pour une visite de deux jours, première étape d'une tournée en Asie, a estimé que la prise de contrôle de la Crimée par la Russie avait suscité des craintes parmi ses alliés dans la région Pacifique notamment. «Une raison de plus de venir ici pour rassurer nos alliés sur notre engagement», a poursuivi le secrétaire américain à la défense, qui était déjà venu délivrer un message similaire en octobre dernier à Tokyo. Membre du G7, le Japon a soutenu sans réserve la position occidentale condamnant Moscou dans le dossier ukrainien, bien que Tokyo se soit nettement rapproché depuis un an de la Russie, un gros fournisseur de gaz de l'archipel. Au pouvoir depuis décembre 2012, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a depuis lors rencontré le président Vladimir Poutine cinq fois, entre autres dans l'espoir de régler un vieux conflit territorial (les Kouriles) à cause duquel les deux pays n'ont toujours pas signé de traité de pays depuis la fin de la dernière guerre mondiale. Le Japon est depuis l'automne 2012 en très mauvais termes avec la Chine en raison d'un conflit territorial et des querelles liées à l'Histoire. Pékin revendique sous le nom de Diaoyu un archipel inhabité en mer de Chine orientale que Tokyo administre sous le nom de Senkaku. Depuis la nationalisation de trois des cinq îlots par le Japon en septembre 2012, la Chine envoie régulièrement des navires armés dans les eaux territoriales de l'archipel contesté, et a décrété il y a quelques mois une zone d'identification aérienne qui couvre les îles de la discorde. En plusieurs occasions, Washington a rappelé que les îles Senkaku/Diaoyu sous administration nippone sont couvertes par les accords de défense américano-japonais, sans toutefois se prononcer sur l'appartenance de ces dernières. Certains analystes jugent que l'affaire de la Crimée et son rattachement de facto à la Russie pourrait éventuellement pousser la Chine à tenter à des manœuvres unilatérales similaires, que ce soit avec le Japon ou d'autres pays riverains de la mer de Chine méridionale avec lesquels elle a également des différends territoriaux. Chuck Hagel devait rencontrer samedi le Premier ministre, Shinzo Abe, et s'entretenir dimanche avec son homologue, Itsunori Onodera, et le chef de la diplomatie japonaise, Fumio Kishida. Différends territoriaux : Chuck Hagel exhorte la Chine à respecter ses voisins Le secrétaire américain à la Défense a mis en garde la Chine dimanche contre toute acte unilatéral pour résoudre ses contentieux territoriaux avec le Japon ou d'autres pays d'Asie, en invoquant le précédent ukrainien. «Tous les pays ont droit au respect, qu'ils soient grands ou petits», a déclaré Chuck Hagel après une rencontre avec son homologue japonais, Itsunori Onodera. «Nous voyons une illustration éclatante du manque de respect, de coercition et d'intimidation avec (...) ce que les Russes ont fait en Ukraine». «On ne peut pas redessiner les frontières, violer l'intégrité territoriale et la souveraineté des pays par la force, la coercition et l'intimidation -- qu'il s'agisse de petites îles du Pacifique ou de grandes nations européennes», a insisté le chef du Pentagone. «Je veux parler de cela avec nos amis chinois», a-t-il dit à la veille de son départ lundi pour Pékin. Washington reste engagé par le traité d'assistance mutuelle avec son allié japonais, lequel comprend selon lui les îles de la mer de Chine orientale dont Pékin et Tokyo se disputent la souveraineté, a fait valoir Chuck Hagel. «Nous nous opposons fermement à tout acte de coercition unilatéral destiné à remettre en cause le contrôle administratif du Japon» sur un territoire, a-t-il dit en appelant le Japon et la Chine à trouver un «règlement pacifique» à leurs différends. Le Japon est depuis l'automne 2012 en très mauvais termes avec la Chine en raison d'un conflit territorial et des querelles liées à l'Histoire. Pékin revendique sous le nom de Diaoyu un archipel inahbité en mer de Chine orientale que Tokyo administre sous le nom de Senkaku. Depuis la nationalisation de trois des cinq îlots par le Japon en septembre 2012, la Chine envoie régulièrement des navires armés dans les eaux territoriales de l'archipel contesté, et a décrété il y a quelques mois une zone d'identification aérienne qui couvre les îles de la discorde. En plusieurs occasions, Washington a rappelé que les îles Senkaku/Diaoyu sous administration nippone sont couvertes par les accords de défense américano-japonais, sans toutefois se prononcer sur l'appartenance de ces dernières.