« L'officialisation de tamazight mettra fin à son enseignement en fonction de la demande sociale et permettra l'abrogation de son caractère facultatif. » C'est ce qu'a indiqué, hier, à Alger, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad. Il a souligné que le HCA mettra tous les moyens humains et matériels pour accompagner cette nouvelle donne. S'exprimant en marge de la cérémonie de célébration de Yennayer, il a annoncé que le HCA s'attelle, entre autres, à traduire vers tamazight les messages d'accueil dans les différents moyens de transport (avion, bateau, métro, train et tramway). Assad rassure sur l'existence d'un fort potentiel en matière de compétences capables d'accompagner l'enseignement de cette langue et sa généralisation. Il a fait part de l'existence de pas moins de 43 docteurs d'Etat en tamazight. « Il y a un travail qui est fait et qui est en train de se faire pour promouvoir tamazight et son enseignement. Le HCA travaille dans ce sens en collaboration avec plusieurs ministères, notamment l'Education nationale, l'Enseignement supérieur, la Formation professionnelle et la Communication », a-t-il indiqué. Le SG du HCA a déconseillé de faire dans la précipitation dans la généralisation de tamazight. Il a estimé important de commencer par l'enseigner au préscolaire et au primaire mais aussi et surtout de placer l'enseignement de cette langue juste après le français. « Le cas contraire serait un non-sens », a-t-il soutenu. Selon lui, l'officialisation de la langue amazigh ne signifie nullement la fin de mission pour le HCA. Bien au contraire, cette institution est appelée à redoubler d'efforts pour assurer de la manière la plus rigoureuse qui soit l'accompagnement de tamazight. Pour son SG, la mise en place d'une académie de tamazight ne suffira pas. C'est pourquoi, au niveau du HCA, il a été envisagé de renforcer ses missions et de la redéployer sur le terrain, notamment par la création d'annexes. Transcription de tamazight, l'académie tranchera L'officialisation de la langue amazigh a poussé certaines parties, notamment issues du milieu islamiste, à vouloir imposer les caractères arabes pour sa transcription. Assad est d'un tout autre avis. « Nous n'avons exclu aucune graphie. Personne n'a le droit d'imposer le caractère arabe. Tamazight se doit d'être au-dessus de toute pensée idéologique », a-t-il insisté. Et d'ajouter : « C'est à l'académie de trancher. C'est le choix de l'académie. » Concernant la consécration de Yennayer dans la loi fondamentale du pays, le SG du HCA a précisé qu'il y a deux moyens de le faire : l'amendement de l'ordonnance du 26 juillet 1963 fixant le calendrier officiel des fêtes légales ou la revalorisation de cette date auprès de l'Unesco. Assad a affirmé, lors de cette cérémonie, que les mêmes festivités sont organisées au niveau des 48 wilayas et des établissements scolaires. Une première journée riche en couleurs à laquelle a assisté le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Au menu : des expositions, un salon du livre, des tables rondes, des ateliers sur divers thèmes, une animation assurée par des troupes folkloriques et des chants polyphoniques.