Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, s'est engagé, hier, au terme de la conférence nationale des universités dédiée à l'évaluation du système LMD, à prendre en charge toutes les recommandations dégagées lors de cette rencontre. Le ministre prévoit la mise en place dès la semaine prochaine d'un comité de suivi pour l'exécution des décisions prises lors de cette rencontre, la première depuis la rentrée universitaire 2004-2005, date de la mise en œuvre de ce système dit de réforme. Les interventions des experts et représentants de la communauté universitaire et des organisations estudiantines et ceux du secteur économique se sont articulées autour des dysfonctionnements liés à l'application du LMD. Ce qui a donné lieu à de nombreuses recommandations. Il s'agit en premier lieu de la rupture avec la gestion par concession. Pour y parvenir, il faut avoir le courage de prendre les décisions. « Le LMD est un bon système, il faudrait seulement changer d'approche et de didactique », relèvent les rapporteurs. Ils proposent à chaque chef d'établissement d'élaborer un plan de formation en fonction des besoins du marché et du secteur socio-économique. Une batterie de recommandations a été soumise au ministre pour adapter les offres de formation aux besoins du secteur économique. Une approche qui repose sur la nécessité de revoir les pratiques pédagogiques tout en uniformisant les programmes pédagogiques. Les experts ont insisté, dans leurs rapports, sur l'amélioration de la qualité des formations supérieures. Ils ont plaidé pour la redéfinition des critères de passage d'un palier à un autre, la réduction du nombre de spécialités en master et l'application d'un seul modèle de doctorat à l'échelle nationale. Au sujet du concours d'accès à une formation doctorante, ils ont jugé nécessaire de prendre en considération les résultats de cette épreuve, sans toutefois tenir compte des notes obtenues durant les deux années de master. Quant aux recommandations concernant la relation université-secteur économique, les experts ont proposé aux parties concernées de conférer une mission plus importante aux représentants du secteur économique dans les conseils scientifiques. Ils estiment que toute avancée dans ce sens est tributaire du renforcement des passerelles de communication entre les Universités et les entreprises notamment par l'organisation de conférences, de séances dévaluation périodiques. Pour Tahar Hadjar, la prise en charge des besoins de l'environnement socio-économique met l'université algérienne dans l'obligation de tenir compte de la dimension « employabilité » dans les programmes d'enseignement. « Le partenariat entre l'université et le secteur socio-économique repose sur une stratégie globale censée institutionnaliser cette relation, tout en impliquant les établissements universitaires », a souligné le ministre, jugeant que la bonne gouvernance nécessite le soutien des programmes de formation au profit des estudiants et des enseignants.Le ministre a, à l'occasion, annoncé la tenue, la semaine prochaine, d'une réunion avec les responsables du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour la mise en place de mesures nécessaires pour que les candidats au bac session juin 2016 aient leur carte nationale biométrique avant les épreuves. Cette carte servira de référence durant le parcours universitaire des lauréats.