Le bilan d'au moins 23 morts de 18 nationalités et la prise d'otages témoignent de la gravité de cet acte audacieux. Quatre terroristes, dont deux femmes, ont également été tués lors de l'attaque. Un cinquième assailllant est retranché dans le bar « Taxi Brousse », situé à côté du restaurant Cappuccino et de l'hôtel Iby. L'attaque dans ce pays, depuis longtemps dans la ligne de mire des groupes terroristes qui écument l'Afrique de l'Ouest, a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique. Juste avant 2h locale, l'assaut a commencé sur l'hôtel Splendid, établissement de luxe du centre de la capitale qui compte 147 chambres. Des forces spéciales françaises sont stationnées en banlieue de la ville dans le cadre de la lutte antiterroriste dans le Sahel. Washington dispose également de 75 militaires dans le pays, et a indiqué apporter un soutien aux forces françaises dans l'assaut donné pour libérer les otages. Des contrôles de sécurité étaient en place à l'entrée, mais n'ont pu empêcher l'irruption des assaillants vers 19h45, quand des tirs nourris et des détonations ont éclaté. Le commando a également visé un restaurant voisin, le Cappuccino, lui aussi prisé de la clientèle expatriée, dont l'attaque a fait « plusieurs morts ». Le directeur du principal hôpital d'Ouagadougou faisait état d'un premier bilan d'au moins « une vingtaine de morts ». Les forces de l'ordre et secours ont bouclé le quartier, où une dizaine de voitures incendiées brûlaient. L'ambassade de France avait évoqué très rapidement une « attaque terroriste » et le vol Air FranceParis-Ouagadougou a été dérouté vers le Niger. Cette attaque inédite dans la capitale burkinabè constitue un défi pour le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, récemment élu après une transition souvent chaotique. Le Burkina, « point d'appui permanent » de l'opération française Barkhane, a déjà été la cible d'opérations terroristes. Une première attaque avait d'ailleurs eu lieu vendredi après-midi, dans le nord du pays, au cours de laquelle un gendarme et un civil ont été tués. Comme à Bamako L'opération de vendredi survient un peu moins de deux mois après celle de l'hôtel Radisson Blu à Bamako. Le 20 novembre 2015, une attaque terroriste avait fait 20 morts dont 14 étrangers dans la capitale malienne. Les services consulaires français au Burkina avaient alors étendu la « zone rouge » déconseillée aux voyageurs à une large partie du Burkina sans y faire figurer Ouagadougou. Elles avaient toutefois conseillé des mesures de prudence, des sources sécuritaires évoquant l'hypothèse d'une attaque terroriste dans la région. Une soixantaine de personnes ont pu sortir indemnes de l'hôtel alors que 33 autres blessées ont été évacuées lors de l'assaut des forces burkinabè, a affirmé le ministre de la Communication Rémis Dandjinou. « Parmi les personnes secourues figure le ministre du Travail, Clément Sawadogo, présent à l'hôtel », a-t-il précisé. « L'assaut est appuyé par les forces spéciales françaises », a-t-il ajouté. Quatre terroristes, dont deux femmes, ont été tués lors de l'attaque. Les opérations des forces de sécurité burkinabè contre les assaillants sont terminées, a affirmé Rémis Dandjinou hier en fin de matinée. Les forces burkinabè poursuivaient des opérations de ratissage aux alentours de l'hôtel Splendid, du restaurant Cappuccino et des établissements voisins.