Lors d'une rencontre placée sous le patronage du président de la République, pour commémorer le 60e anniversaire de la mort du Dr Benaouda Benzerdjeb, l'accent a été mis par les intervenants, dont notamment le Dr Mohamed Guantari, sur la santé au sein de l'ALN. Selon le conférencier, les éléments de l'Armée de libération nationale s'orientaient devant le manque de médicaments vers la médecine traditionnelle jusqu'à 1956. Pour sa part, le Dr Ouahrani Fatima-Zohra, maoudjahida dans la Wilaya V, a rappelé comment le FLN et l'ALN ont, dans le feu de la lutte, pu créer et développer tout un système de santé grâce à l'apport des étudiants qui ont quitté les bancs de l'université suite à l'appel du 19 mai 1956. La conférencière a évoqué les situations pénibles quant à la prise en charge des blessés, tout en donnant un aperçu sur la santé en Algérie durant la période coloniale, ainsi que les missions des médecins, à l'image du Dr Benzerdjeb Benaouda. Cette rencontre, organisée par la Direction de wilaya des moudjahidine en collaboration avec l'association Mechaâl Chahid et le quotidien El Moudjahid, a été l'occasion pour relater le parcours du docteur Benzerdjeb qui fut le premier médecin martyr de la Révolution (1921- 1956). Le défunt est né le 9 janvier 1921 à Tlemcen. Il s'est engagé dans le combat politique en adhérant au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Il est désigné trésorier de l'Association des étudiants musulmans algériens lorsqu'il s'exile pour suivre des études de médecine. Il obtient son diplôme en 1948 en soutenant une thèse de doctorat sur le cancer du sang. A son retour à Tlemcen, il exerce son métier de médecin. Il poursuivi son activité révolutionnaire en accueillant les moudjahidine dans son cabinet en vue de communiquer les instructions et leur fournir les secours nécessaires au combat. Il acquiert une ronéo et imprime des documents et tracts de propagande pour la Révolution et les diffuse pour lui donner une audience médiatique. Découvrant ses activités, l'armée coloniale l'a froidement assassiné le 16 janvier 1956 dans la localité de Dermam, près de Sebdou. Son exécution a été un grand événement historique, qui, avait rassemblé des milliers de manifestants, avec la présence remarquée des jeunes scolarisés et des enseignants à travers tout Tlemcen. A travers le pays, faut-il le rappeler, de nombreux membres de la famille médicale ont pris part à l'histoire du mouvement national. Médecins, pharmaciens et autres infirmières étaient nombreux à s'être engagés dans le combat d'émancipation des Algériens et trouver le meilleur moyen d'alléger leurs souffrances. En marge de cette rencontre, une visité au CEM Ibn Khaldoun a eu lieu, outre une exposition photos. D'autre part, la famille du martyr a été distinguée par les autorités de la wilaya et les organisateurs de cet hommage.