Le rôle, les qualités et le parcours du premier médecin martyr, Benaouda Benzerdjeb, ont été longuement évoqués mercredi à Alger par plusieurs moudjahidine. Lors d'une conférence organisée par le quotidien El-Moudjahid et l'association "Mechaal Echahid", les intervenants sont revenus sur le parcours de ce médecin qui a consacré sa vie au service de la révolution dans la wilaya V historique en ouvrant son cabinet pour accueillir secrètement militants et moudjahidine. Le moudjahid et chercheur universitaire Mohamed Kantari a indiqué que le chahid Benzerdjeb informait ses patients parmi les militants des directives émises des instances centrales. Il a rappelé par ailleurs que le défunt avait formé un grand nombre de militants en matière de soins évoquant le rôle de ces disciples qui ont renoncé aux études pour rejoindre le maquis. Le moudjahid Kantari a révélé avoir une liste d'une vingtaine de médecins tombés au champ d'honneur entre 1956 et 1962 appelant à la réalisation de films documentaires mettant en exergue le rôle de cette catégorie de martyrs. Il a souligné l'importance d'assurer un bon suivi aux malades victimes des essais nucléaires français en Algérie ajoutant que la France suit le développement de ces maladies en élaborant des rapports périodiques dans ce sens. De son côté, le moudjahid Salah Kobbi a rappelé l'embargo qu'imposait l'administration coloniale sur les intellectuels algériens et les médecins en particulier. Les participants qui sont revenus sur les qualités du chahid et son nationalisme avéré ont appelé à l'écriture de l'Histoire à la gloire des martyrs. Né le 9 janvier 1921 à Tlemcen, Benaouda Benzerdjeb a obtenu son baccalauréat en 1941 dans sa ville natale avant de rejoindre la faculté de médecine à Paris en 1948 où il a obtenu son diplôme de docteur en médecine avec une thèse sur le cancer du sang. A son retour au pays, Benzerdjeb épousa la cause nationale. Il recevait les miltants dans son cabinet et soignait ses patients parmi les moudjahidine dans sa maison. Pour donner un écho médiatique à la révolution, il se procure une ronéo pour tirer des imprimés de propagande avant d'être arrêté, emprisonné et exécuté près de Sebdou le 19 janvier 1956.