A voir les dernières actualités du groupe Twitter, il y a de quoi s'interroger ce qui fait courir les responsables du service de micro blogging et sur quelle assise est-il réellement appuyé. A son lancement en 2006, le site Twitter n'a pas tardé à connaître le succès. « Twitter est un outil de microblogage géré par l'entreprise Twitter Inc. Il permet à un utilisateur d'envoyer gratuitement de brefs messages, appelés tweets, sur internet, par messagerie instantanée ou par SMS. Ces messages sont limités à 140 caractères », écrit l'encyclopédie en ligne Wikipedia qui précise que ce « service est rapidement devenu populaire, jusqu'à réunir plus de 500 millions d'utilisateurs dans le monde à la fin du moids de février 2013. Au 30 juin 2015, Twitter comptait 316 millions d'utilisateurs actifs par mois avec 500 millions de tweets envoyés par jour et est disponible en plus en 35 langues ». Mais, depuis, le modèle ne semble plus prendre et les actionnaires s'inquiètent et veulent transformer le succès d'utilisation en retour sur investissement. Ils ont, en effet, toutes les raisons de s'alarmer si l'on regarde ses résultats financiers. « En ce début d'année, les annonces se multiplient du côté de Twitter, mais cela ne semble pas avoir réconcilié le site de micro blogging avec Wall Street. Ce jeudi, le cours a clôturé à 18,68 dollars, soit une baisse de près de 20% par rapport au début de l'année », rapporte le site du quotidien économique français esechos.fr dans un papier mis en ligne le 13 janvier dernier dans lequel on peut également lire que « la capitalisation boursière s'est encore réduite, passant à 13,25 milliards de dollars, soit près de deux fois moins que Linkedin ou Yahoo !. Et surtout en deçà des 14,2 milliards, le jour de son IPO en novembre 2013. La semaine dernière, le cours du titre est passé, pour la première fois, sous la barre des 20 dollars ». Le site lemonde.fr s'est, lui aussi, penchée sur la santé financière de Twitter qui, écrit-il, « a perdu 578 millions de dollars (506 M€) en 2014, 645 millions de dollars (565 M€) en 2013 », même s'il note que « le réseau social compte une communauté de 300 millions d'utilisateurs ». Selon un site américain expert en la matière, cité par lemonde.fr, Twitter « ne devrait pas avoir de mal à faire des bénéfices ». En effet, en termes de chiffres d'affaires, celui de Twitter a progressé de 100% entre 2013 et 2014, néanmoins, souligne le site du quotidien français, « les dépenses ont, elles aussi, grimpé en flèche ». Ejecté du siège de responsable exécutif de la société Twitter qu'il avait dirigée pendant quelques années, Jack Dorsey a été rappelé en juin dernier par les actionnaires pour tenter de redresser la barre. A peine arrivé, il se rend compte de l'état de « ralentissement » dans lequel évolue Twitter. « La croissance du nombre d'utilisateurs de Twitter ne cesse de ralentir depuis 2012. A cette époque, le réseau social avait gagné 66 millions d'utilisateurs dans l'année (+50%). Un an plus tard, ce taux est passé à 25% puis à 18% en 2014. Lors de ses résultats du deuxième trimestre 2015, Twitter a affiché une progression de seulement 2% de ses utilisateurs actifs », écrit le site du quotidien français lemonde.fr dans un long papier consacré à la nouvelle stratégie adoptée par Jack Dorsey, dans lequel il cite un confrère qui confirme que dans le même temps, « d'autres réseaux sociaux dépassent Twitter. Instagram (racheté par Facebook en 2012) est devenu plus gros que Twitter fin 2014. Snapchat grandit vite et pourrait dépasser Twitter dès cette année ».Le site rappelle que parallèlement à cette « dégringolade » de Twitter, facebook continue de progresser en matière d'audience avec « une augmentation de 3% du nombre d'utilisateurs pour un total de 1,39 milliard d'adeptes actifs contre 288 millions pour Twitter ». Les problèmes de Twitter ne se limitent pas seulement à la réduction du nombre de visiteurs, puisque même parmi ceux qui ont un compte Twitter, « seuls 44% se connecteraient tous les jours sur le site », note lemonde.fr, ajoutant qu'à titre de comparaison, « Facebook atteint un ratio de 65% à la fin mars 2015. Pour autant, l'entreprise dirigée par Jack Dorsey est un poids lourd du web en termes de popularité, alors qu'il ne compte qu'un petit total d'utilisateurs ». Cette situation a donc poussé la nouvelle direction à aller chercher dans tous les sens pour remettre les compteurs vers le haut et aussi monétiser le bassin d'utilisateurs dont dispose le site de micro-blogging. Comme première mesure annoncée par Jack Dorsey à sa prise de fonction, le licenciement de 336 employés dans l'espoir, explique-t-il, « d'être plus agile et de se concentrer sur les activités les plus rentables », souligne lemonde.fr qui note qu'à la date du mois d'octobre dernier, « 8% des employés de Twitter ont été remerciés. En juin, l'entreprise comptait plus de 4.100 employés, soit une progression de 24% par rapport à son effectif de 2014. L'opération de licenciement aurait coûté entre 10 et 20 millions de dollars à Twitter ». L'opération s'inscrit dans un vaste plan de redressement initié par le nouveau patron exécutif résolu à redonner espoir aux actionnaires et autres investisseurs qui ont commencé à « bouder » le titre Twitter. « Nous avons pris une décision difficile mais nécessaire qui permettra à Twitter d'évoluer de manière plus ciblée et de réinvestir pour se développer », explique Jack Dorsey dans un tweet cité par lemonde.fr qui ajoute que le plan de licenciement a touché « principalement des ingénieurs et des responsables produits qui ont été évincés en octobre. L'homme dit avoir un plan et souhaite le mettre en œuvre vite. Et une nouvelle fois : il y a urgence ». Le plan d'attaque de Jcak Dorsey semble aller rapidement dans deux directions. D'abord attirer les investissements publicateurs et pour y parvenir, retenir plus et fidéliser les utilisateurs, y compris occasionnels, pour vendre de l'audience aux annonceurs. Face à la volonté des publicitaires et annonceurs de disposer de davantage d'espace graphique et visuel sur le site de micro-blogging, l'idée de supprimer la limite des 140 caractères, qui a pourtant fait la marque Twitter, fait vite son chemin. « La limite de 140 caractères pourrait être supprimée. Ce qui, contre toute attente, donnerait une raison de croire à la survie de Twitter », écrit le site français www.numerama.com qui voit que cela « était la raison d'être de cette limitation et certainement la raison centrale à l'essor de Twitter entre 2006 et 2007 : cette entreprise était la première à connecter monde numérique et monde analogique ». Ce site rappelle les difficultés rencontrées pour le développement du modèle aconitique du site ainsi que les différentes tentatives faites pour redresser la courbe sans résultat. Avec le rappel de Jack Dorsey, explique numerama.com, « vient un acte majeur, si ce n'est le mea culpa auprès des développeurs : la suppression, officialisée à demi-mot, de la limite des 140 caractères. Une contrainte qui, au fond, pose trop de problèmes pour générer des revenus ». Le site estime, par ailleurs, que la limite de 140 caractères ainsi que la complexité de l'utilisation du site ont largement empêché le développement d'un possible retour sur investissement. « De plus, la question ‘'à quoi sert Twitter ?'' reste toujours d'actualité », affirme ce site expliquant que « la prise en main n'a pas été améliorée et les bénéfices ne sont pas visibles pour qui n'est pas un internaute averti. D'où une base d'utilisateurs qui n'augmente plus. La seule solution évidente semble donc de faire tomber la limite de caractères ». La suppression du verrou des « 140 caractères » pourrait ainsi, selon le journaliste de ce site, ouvrir la voie à des financements qui pourraient provenir essentiellement de deux créneaux. « D'abord ceux liés au business des plateformes de publication de contenus au travers des publicités beaucoup plus ciblées, voire l'intégration de publicités dans le prochain format de tweet », écrit numerama.com, qui voit également « ceux liés au e commerce avec l'intégration de visuels et de liens commerciaux ou de l'achat direct depuis un tweet. Twitter pourrait aussi copier le modèle économique des applications de chat, en faisant un focus sur la messagerie instantanée : cela fonctionne en Asie et permet de cibler les utilisateurs les plus jeunes ». Parallèlement, la société Twitter investit le marché de l'offre de formats publicitaires nouveaux adaptés à son modèle. « Twitter va bientôt proposer aux marques d'utiliser les tweets de leurs fans », avance le site www.lsa-conso.fr qui revient dans un papier mis en ligne le 11 janvier dernier sur cette présentation faite à Las Vegas lors du Consumer Electronic Show (CES 2016), considéré comme l'un des plus importants rendez-vous mondiaux des nouvelles technologies. Twitter y a fait la promotion auprès des grands annonceurs de sa « brand enthusiast gallery », qui, écrit le site, « permet aux marques de sélectionner des tweets pour les utiliser dans leurs campagnes ». On apprend, en effet, que cet outil dispose d'une banque de données de tweets en rapport avec une marque commerciale dans laquelle les annonceurs peuvent faire une sélection de textes à intégrer dans leurs campagnes publicitaires. « Twitter envoie un message à l'auteur du tweet afin d'obtenir son accord », explique le dirigeant d'une agence de publicité, selon numerama.com qui cite une autre source selon laquelle cet outil « donne à la marque la possibilité de tweeter les commentaires de l'utilisateur lambda à côté de celui d'une célébrité ». Pour le site spécialisé www.journaldugeek.com, « ce nouveau dispositif permettra aux marques de collecter et répertorier les tweets positifs pour la marque ou vantant les mérites d'un de leurs produits en particulier ». Il permettrait également aux marques de « concevoir des campagnes sociales basées sur les tweets de membres de la plateforme lorsque ces derniers recommandent leurs produits ou déclarent leur flamme à la firme », ajoute-t-il. Durant le dernier CES de Las Vegas, « Twitter a lancé conversational ads », nous apprend numerama.com, une application surtout destinée à obtenir l'engagement du consommateur. « Le principe est simple, la marque propose au twittos de choisir entre deux hashtags, avec une question qui ressemble à un sondage », explique le site ajoutant que selon « le bouton qui appelle à l'action sélectionnée (« call-to-action button »), un message de la marque apparaît accompagné du hashtag sélectionné. Le consommateur peut ensuite personnaliser le tweet, il reçoit un message de remerciement de la marque ».La filiale canadienne du groupe sud-coréen Samsung Canada a expérimenté l'application conversational ads en posant une question aux amoureux de la marque sur les pratiques du dimanche. « Divisée entre deux hashtag, "TimeToStay" ou "TimeToGo", la campagne avait pour but de promouvoir sa montre connectée Gear S2 », souyligne le site www.lsa-conso.fr qui donne la parole à Mark Childs, le directeur du marketing de Samsung Electronics Canada, selon lequel, « pour garder une longueur d'avance, il est important de faire évoluer en permanence les stratégies d'engagement sur les médias sociaux et aider les fans à se rapprocher de la marque ». Toujours en quête de monétisation de son modèle, Twitter a également fait savoir récemment « les publicités vidéo de type preroll seront intégrées sur Twitter », annonce lemonde.fr qui explique que Twitter compte aller sur un terrain déjà investi par Youtube. « Le modèle économique sera le même puisque les revenus seront partagés entre Twitter et les créateurs des contenus. Seule différence : Twitter se montre plus attractif pour eux. En effet, le réseau social s'octroie 30% des revenus publicitaires contre 45% pour Youtube. »
