Un tiers des chercheurs dans les pays développés s'implique et active dans les secteurs socio-économiques. En Algérie, 95% des chercheurs activent au niveau des établissements relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il est temps d'inverser la tendance à travers la mise en place de mécanismes et de passerelles entre les laboratoires pour réaliser les objectifs du développement durable. C'est le vœu émis par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, à l'ouverture, hier, au Centre de recherche en technologies industrielles (CRTI) des journées pratiques sur la recherche scientifique. Dédié exclusivement aux opérateurs économiques et à la communauté universitaire, cet espace permet également au grand public de s'informer sur les dernières réalisations technologiques industrielles du centre et sur un ensemble de prototypes de matériel industriel réalisé, susceptible d'être commercialisé dans un cadre de partenariat. Pour le ministre, ces journées constituent l'espace approprié pour la concertation et l'échange d'expériences et de propositions entre les opérateurs économiques et la communauté universitaire et celle des chercheurs. Il a, à l'occasion, plaidé pour la création de filiales. « L'Algérie est appelée dans la conjoncture actuelle à développer la recherche dans les domaines scientifique et technologique, réaliser une avancée qualitative en boostant les compétences formées dans les universités, à même de les orienter vers l'innovation dans les domaines économique et industriel, pour répondre aux besoins de la société et du marché », a-t-il précisé. Il a mis l'accent sur l'impact qu'aura l'entrée en vigueur de la loi d'orientation sur la recherche scientifique adoptée récemment par le Parlement, d'autant que cette loi stipule la promulgation du statut particulier du chercheur au sein de son institution. « Cette loi, rappelle le ministre, donne la possibilité de créer des structures de recherche et de développement technologique au sein des entreprises socio-économiques publiques ou privées. » Le directeur du CRTI, Mohamed Yahi, n'a pas manqué de rappeler que contrairement à la tendance actuelle, notamment la recherche qui se fait dans les laboratoires relevant des établissements universitaires, celle du CRTI verse dans la prestation. En témoigne la réalisation de drones et de mini-drones et d'une grue à montage automatique comme station de levage multifonction et la performance dans divers domaines, tels le soudage, le contrôle non destructif et le contrôle et l'assurance qualité. Des sessions de formation au profit du secteur industriel seront organisées durant ces journées dans le domaine de la mise à niveau et de l'accréditation des entreprises. Des propositions de sujets de thèses et de projets de recherche, émanant de la problématique du terrain et la réalité de l'industrie nationale, seront présentées à la communauté universitaire.