L'assistant du directeur général de l'entreprise, Abdelwahab Aktouche, a mis en cause les conducteurs qui ne respectent pas la signalisation au niveau des passages à niveau. « La semaine dernière, alors que des voitures attendaient le passage d'un train, un jeune automobiliste, probablement pressé, a doublé la file pour traverser le passage à niveau. Il a été heurté par le train et est mort sur le coup », dira Abdelwahab Aktouche. « La sécurité dans les passages à niveau est l'affaire de tous », ajoutera-t-il. Selon la SNTF, 40 personnes ont été fauchées par le train et 14 autres ont été grièvement blessées en 2015. Depuis le début de l'année en cours, il a été enregistré 3 accidents dus principalement au non-respect de la signalisation des passages à niveau. A la direction générale de la SNTF, on affirme se pencher sérieusement sur le problème des passages à niveau dont le nombre avoisine les 1.500 à l'échelle nationale. « Tous répondent aux normes de sécurité », affirme l'assistant du DG. Toutefois, il a rappelé que ces passages sont potentiellement dangereux si l'on ne respecte pas le code de la route, soulignant qu'un train roulant à 50 km/h ne peut s'arrêter complètement que 400 m plus loin. « Un train est toujours prioritaire, et c'est aux autres usagers de la route de s'arrêter à son passage », indiquera le responsable. Du côté du syndicat des cheminots, c'est également la colère. Pour le conducteur Abdelkader Sid, secrétaire général des conducteurs de train et membre de la Fédération nationale des cheminots (FNC), il faut à tout prix supprimer quelques passages à niveau. Il expliquera, par exemple, que sur le tronçon Beni Mansour-Bejaïa, long de 90 km, il y a 84 passages à niveau. « C'est aux communes, daïras et wilayas de réduire au moins d'un quart de ces passages pour faciliter le trafic routier », souligne-t-il. L'autre solution proposée par ce conducteur est la multiplication des campagnes de sensibilisation des automobilistes à plus de civisme. Le syndicaliste s'attarde, en outre, sur le choc psychologique vécu par les conducteurs lors de collision avec des véhicules. « Le choc est tel qu'il faut des mois pour surmonter le drame », précise-t-il. A propos des dégâts matériels, Sid a annoncé que sur les 17 autorails acquis, 5 seulement sont en circulation. Les autres ont été endommagés lors de collisions. Comme première mesure, le syndicaliste propose la clôture de certains passages à niveau. « A El-Harrach, dans le quartier de Kourifa, des habitants de la nouvelle cité des 4000 logements traversent le plus normalement du monde les deux voies ferrées sans tenir compte du danger qui les guette. La wilaya doit intervenir pour réaliser une passerelle », insiste-t-il.