Après quatre jours de grève, les trains sifflent à nouveau depuis hier sur toutes les lignes, après un accord conclu entre la Fédération nationale des cheminots et la direction générale de l'entreprise SNTF, portant sur la prise en charge de leurs revendications. La reprise des cheminots, qui coïncide avec la rentrée des vacances d'hiver, est l'aboutissement de plusieurs réunions tenues avec le partenaire social, nous a affirmé l'assistant du DG de la SNTF, Abdelouahab Aktouche. La dernière réunion qui a eu lieu samedi, a tourné autour de la sécurisation de la circulation ferroviaire, notamment, les passages à niveau, a-t-il précisé. À cette occasion, les deux partenaires, direction générale et syndicat, ont "évoqué toutes les mesures à prendre pour essayer d'atténuer les risques à ce niveau", à l'origine de ce mouvement de contestation, qui a été déclenché suite à l'accident, à Béjaïa le 29 décembre dernier, où les cheminots ont déploré le décès d'un mécanicien de train assurant la navette Akbou-Béjaïa. Il a été décidé notamment de prioriser les passages à niveau par degré de dangerosité. Certains ont été programmés pour être supprimés par la réalisation de passages dénivelés, soit des passages supérieurs ou inférieurs. Il a été décidé en outre, selon M. Aktouche, de continuer à mener des campagnes de sensibilisation auprès des usagers de la route, parce que le problème qui se pose réside dans le non-respect du code de la route. "La sensibilisation est pour nous un élément essentiel. Nous avons mené des campagnes durant ces dernières années et nous continuerons à le faire", a indiqué le responsable de la SNTF, en souhaitant pour autant le concours des médias, notamment pour "sensibiliser la population sur les dangers des passages à niveau, par exemple". Car, dit-il, "le passage à niveau est souvent considéré par le commun des citoyens comme un problème ferroviaire, alors que toute la communauté est concernée". D'un autre côté, le responsable de la SNTF a fait savoir que son entreprise n'a pas cessé de déposer des plaintes contre les auteurs des jets de pierre contre les trains, en se disant victime d'un environnement agressif envers des chemins de fer, eu égard aux trains qui sont caillassés, ce qui occasionne, hormis les retards dans les horaires, des préjudices corporels aux cheminots. Il s'agit enfin, de la prise en charge psychologique des cheminots. L'accord signé entre la direction générale et le partenaire social, dont nous détenons une copie, insiste notamment, sur la pénibilité de la conduite, en reconnaissant, que "la conduite des trains est une fonction stressante, pénible par le fait d'être constamment en état de vigilance, par l'observation des signaux et le franchissement des passagers, heurts des personnes, suicides, jets de pierres, etc.". Aussi, il est indiqué qu'il appartient aux spécialistes des maladies professionnelles de déterminer la nature et le degré d'influence sur la santé des conducteurs. A. R.