Une bonne nouvelle pour les usagers du rail La reprise a été décidée après de longues discussions entre la direction générale et les représentants de la Fédération nationale des cheminots. Finalement, la reprise sociale d'après les fêtes de fin d'année n'a pas été perturbée, les mécaniciens de la Sntf ayant décidé de mettre fin au mouvement de grève qu'ils avaient déclenché mercredi dernier, au lendemain du décès d'un aide-mécanicien dans une collision, à un passage à niveau non gardé, entre le train à bord duquel il se trouvait et un camion qui franchissait celui-ci, situé au PK 20 de la ligne Béni Mansour-Béjaïa. Selon Abdelwahab Aktouche, assistant du directeur général de la Sntf, «la reprise a été décidée après de longues discussions qui ont eu lieu durant une bonne partie de la journée d'avant-hier samedi, entre la direction générale et les représentants de la Fédération nationale des cheminots»; une structure affiliée à l'Ugta que les responsables de la Sntf reconnaissent comme unique interlocuteur. Plus précis, il a tenu à nous déclarer que lesdites discussions «ont porté sur un point unique: la sécurité au niveau des passages à niveau et les mesures que compte prendre la direction générale de la Sntf pour l'améliorer». Quant à la plate-forme de quinze points que les mécaniciens ont présentée à cette dernière dès le premier jour de leur mouvement et à la satisfaction de laquellle ils ont lié toute reprise du travail, Abdelwahab Aktouche nous a clairement déclaré qu'elle sera «discutée lors des négociations qui auront lieu prochainement sur l'actualisation de la convention collective en vigueur». Revenant sur la collision de mardi dernier, notre interlocuteur nous a déclaré qu'elle est due «à un non-respect du Code de la route qui établit clairement que, dans tout passage à niveau qu'il soit gardé ou pas, la priorité est accordée aux trains». Une manière, on ne peut plus claire, de dire que la faute dans la collision en question incombe au conducteur du camion. Et que beaucoup d'accidents qui s'y produisent auraient pu être évités si les conducteurs de véhicules, sur le point de franchir un passage du genre, respectaient le Code de la route. Dans la foulée, il nous a informés que le nombre d'accidents enregistrés durant la seule année 2015 est de 73, dont 7 ont eu lieu à des passages à niveau gardés, qui ont provoqué la mort de sept personnes et occasionné des blessures à 44 au-tres. Une situation qui, nous a-t-il dit, a poussé la direction générale «à lancer un vaste programme de suppression de tous les passages à niveau non gardés dangereux». Et ce, a-t-il précisé, «par la réalisation de passages dénivelés»; en clair, par leur remplacement soit par des ponts soit par des trémies. Interrogé sur l'état d'avancement de ce programme, l'assistant du DG de la Sntf nous a déclaré que «les études concernant 92 de ces passages sont actuellement en cours». Pour mieux situer l'effort que son entreprise doit fournir pour répondre à la revendication des mécaniciens d'une meilleure sécurisation de ces points d'intersection entre la route et le rail, il a ajouté que sur les 3800 km de voies dont se compose le réseau ferroviaire national, «il existe 1500 passages à niveau dont, environ, 220 non gardés». Auxquels, il y a lieu d'ajouter, a-t-il tenu à le dire, «quelque 300 autres illégaux», dans le sens où, nous a-t-il expliqué, «ils ont été réalisés, dans la plus totale illégalité, par les riverains pour ne pas avoir à faire de longs détours pour franchir la voie». Pour en revenir à la réunion d'avant-hier, Abdelwahab Aktouche nous a déclaré qu'une information et l'annonce de la prise de deux mesures à leur profit ont fini par convaincre les mécaniciens de reprendre le travail. La première a trait à la décision de la direction générale de la Sntf de «réaliser toutes les voies nouvelles programmées sans aucun passage à niveau». Concernant les deux mesures annoncées, la première a trait «à l'accompagnement de tous les mécaniciens impliqués dans des accidents dans les démarches nécessitées par les enquêtes ouvertes à leur encontre», et la seconde, «à leur suivi sur le plan psychologique».