« Cela fait deux ans que nous encourageons le tourisme national. La première mesure prise pour inciter les touristes nationaux est la réduction des billets d'avion. Actuellement, Air Algérie pratique des tarifs promotionnels du Sud vers le Nord à raison de 40 places par vol. Nous avons demandé d'appliquer cette réduction du Nord vers le Sud. Et on attend la réponse. Par contre, la compagnie Tassili Airlines a diminué ses tarifs durant cette saison », souligne le directeur du tourisme de la wilaya de Tamanrasset. Selon lui, La priorité pour nous est donc d'accompagner les projets et de veiller, en même temps, à la préservation du patrimoine à travers la sensibilisation et l'implication des habitants du Hoggar. Car à Tamanrasset, les professionnels du secteur s'accordent à dire que ce n'est plus le rush des années 1980 des touristes étrangers. La cherté du billet d'avion est toujours décriée. « Les gens se plaignent de la cherté des transports alors que les compagnies aériennes ne jouent pas le jeu. Les tarifs promotionnels sont valables à partir de Tamanrasset seulement. Ce qui n'est pas suffisant. On attend la signature de la convention entre les ministères du Tourisme et des Transports pour réduire les prix au départ d'Alger », souligne le PDG de l'Entreprise de gestion touristique (EGT) de Tamanrasset, Hamou Ouyahia. En attendant, l'agence du plus important hôtel de la ville, Tahat, a ses astuces pour attirer de nouveaux clients. « Les touristes locaux ont pris la relève. Dès le début de la saison du tourisme saharien, on reçoit des groupes qui bénéficient de tarifs promotionnels et préférentiels », souligne Hamou Ouyahia. Les jeunes et les familles sont ceux qui visitent le plus cette région dans un cadre organisé. Le pack proposé par l'hôtel Tahat à l'occasion de la célébration du réveillon avec trois excursions pour 35.000 DA, a attiré une centaine de personnes. « On a cassé les prix pour attirer les gens et leur faire connaître les potentialités touristiques de la région », souligne-t-il. En outre, la promotion du tourisme à travers la signature de conventions avec les œuvres sociales des entreprises relevant du secteur public « a été une réussite l'année dernière » vu le flux enregistré durant cette période. Néanmoins, « il y a moins de demandes cette année. Le nombre des conventions signées à ce jour n'est pas important », regrette le PDG de l'EGT. 3.000 Algériens et 250 étrangers ont visité Tamanrasset depuis septembre En termes d'infrastructures, la wilaya de Tamanrasset dispose de huit hôtels dont quatre classés et onze campings dont huit classés. La capacité totale d'accueil s'élève à 1.548 lits. Si les travaux sont en cours pour la rénovation de l'hôtel Tidikelt à In Salah, l'opération de réhabilitation de l'hôtel Tahat au chef-lieu peine à être lancée. « Nous avons résilié le contrat avec l'entreprise espagnole suite à sa défaillance. Elle n'a pas respecté ses engagements, elle n'a jamais lancé les travaux. Nous l'avons saisie à maintes reprises, en vain. Après la 2e mise en demeure, elle s'est désistée. L'éloignement et l'enveloppe financière seraient, éventuellement, les raisons de son retrait », a indiqué Hamou Ouyahia. Depuis, quatre réunions ont été tenues avec Gestour pour trouver un partenaire local ou chinois. « Nous avons reçu plusieurs offres. Après examen, le choix a été porté sur un groupement d'entreprises algéro-portugais », précise-t-il. L'attribution de ce projet va se faire au gré à gré, conformément aux instructions du ministre du Tourisme. « Nous sommes en train de préparer un dossier avec le bureau d'études pour le soumettre au ministère qui va le présenter au Premier ministre afin de le valider », précise Ouyahia. Par contre, le Tinhinane, un hôtel appartenant à l'APC de Tamanarasset, est fermé depuis plusieurs années. « Il a été géré par un privé dans le cadre d'une adjudication qui s'est terminée entre les mains de la justice qui vient de trancher en faveur de l'APC », a expliqué le directeur du tourisme, Moulay Abdallah. Cette infrastructure sera, éventuellement, cédée à l'hôtel Tahat, lequel a « débloqué un budget de 10 milliards de centimes pour sa réhabilitation ». En attendant, une soixantaine d'agences de voyages sont versées dans le tourisme réceptif. « Ils ont réadapté leur programme pour recevoir les nationaux », souligne le PDG de l'EGT. Entre octobre et mi-décembre 2015, 3000 Algériens et 250 touristes étrangers ont visité Tamanrasset par le biais des agences touristiques. Les festivités et manifestations culturelles ont beaucoup contribué à faire connaître la région, son patrimoine et ses sites touristiques. Ça a été une occasion pour drainer un public venu de partout pour assister aux différentes activités et visiter la ville. « Les festivités culturelles ont eu un impact considérable sur la promotion du tourisme. Comme chaque année, nous avons organisé le Festival de la chanson amazigh et le Salon de l'artisanat. Il nous reste aussi le Festival international de l'Ahaggar et la fête du dromadaire qui vont se tenir bientôt », a indiqué le directeur du tourisme. Tous les sites touristiques sont ouverts aux Algériens qui peuvent se promener et se ressourcer à travers les circuits organisés par les agences de voyages. « Nous avons conçu des dépliants et des guides sous forme de CD pour faire connaître la région aux étrangers et aux nationaux », a précisé le même responsable.