Réuni, hier, à l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA), le Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA) a souligné les préoccupations à prendre en charge en priorité. Il s'agit de mettre en place des mécanismes susceptibles d'endiguer l'emprise de l'informel et de régler la question relative aux maladies. Concernant le premier problème, le président de la CNIFA, El Moumen Kalli, a affirmé que 70% des éleveurs exercent dans le circuit informel. Plus, selon le directeur de l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes, Sahraoui Benallal, qui a estimé ce taux à 80%. Autrement dit, seuls 20% exercent dans un cadre réglementaire. D'où l'urgence de mettre de l'ordre dans la profession. Cette question a été prise en charge par l'un des quatre ateliers installés à l'occasion de cette rencontre qui se veut être un espace de consultation et de coopération pour les représentants de la filière, les services du ministère de tutelle ainsi que les organismes financiers et assurances y ont pris part.Le premier atelier s'est planché sur le développement et la régulation de la filière. Le deuxième sur la santé animale alors que les deux derniers sur les finances et assurances ainsi que l'organisation professionnelle et la coordination entre les différents segments et partenaires économiques. Vers un prix référentiel pour stabiliser le marché Dans la feuille de route, il est recommandé de mettre en place des mécanismes à même de développer la production en viandes blanches et en œufs de consommation à travers des actions de modernisation des infrastructures avicoles déjà existantes. Il s'agit également d'inciter à l'investissement dans des projets intégrés tels le bâtiment d'élevage, les unités d'abattage, le stockage de transformation ...Dans ce cadre, le CNIFA recommande de réhabiliter le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). « La régulation de l'activité ne peut se faire sans la régulation du marché », a observé El Moumen Kalli. Dans cette optique, les professionnels du secteur soulignent la nécessité d'aller vers des prix référentiels que ce soit pour le poulet ou pour les œufs. « Le conseil proposera des prix référentiels afin de fixer le prix du plateau de 30 œufs pour le marché de gros à 240 DA et entre 180 jusqu'à 200 DA/kg pour la viande blanche », a-t-il précisé. Pour lui, il s'agit de préserver la marge bénéficiaire des 20.000 producteurs exerçant dans le formel lesquels ont créé « 500.000 emplois ». Pour améliorer la situation des producteurs jugée « catastrophique », le CNIFA recommande également de rééchelonner les dettes qui s'élèvent, pour certains producteurs, à entre 1 et 5 milliards de centimes cumulées durant les trois derniers exercices. Entre exportation et transformation « La priorité pour nous est la prise en charge des maladies qui font des ravages dans le cheptel. Il y a des vaccins qui n'existent pas en Algérie. Il faut intégrer des dérogations pour importer ces vaccins qui sont plus que nécessaires », a souligné Kalli. Le fonds d'assurances devra, selon lui, assurer tous les équipements médicaux ainsi que toutes les maladies qui rongent le cheptel, entre autres la Newcastle, la bronchite infectieuse et la salmonelle. Pour le représentant du ministre, Chérif Omari, la production actuelle dépasse les besoins nationaux précisant que cette dernière (la production) est évaluée à 700.000 tonnes pour les viandes blanches. Concernant es œufs, la production s'établit à 60 millions d'unités, soit trois fois plus que les besoins nationaux, a-t-il noté. Afin de faire face à ce surplus, la tutelle a appelé les producteurs à passer à l'exportation en améliorant la production ainsi que le conditionnement. Dans leurs recommandations, les professionnels ont demandé la prise en charge de toutes les maladies qui touchent le cheptel. Dans ce cadre, il a été décidé que la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) assurera ces maladies. Au volet développement et organisation, il a été recommandé de poursuivre les investissements pour développer la production de la viande blanche et de cesser tout investissement en ce qui concerne la ponte en attendant d'établir des statistiques précises sur cette activité.Il ressort des travaux de l'atelier finances, la demande des producteurs adressée aux banques en vue de prolonger d'une année le délai de remboursement du crédit Rfig. Enfin, les producteurs ont demandé plus de facilitations pour orienter les excédents de la production vers la transformation.