Des membres du Conseil national interprofessionnel d'aviculture ont affirmé, récemment à Mascara lors d'un colloque national sur les perspectives de l'aviculture en Algérie, que la modernisation de cette filière est une nécessité impérative pour prendre en charge les besoins des citoyens et accéder à une économie forte et diversifiée. Le développement et la modernisation de la filière avicole permettent d'accroître la production des viandes blanches, des œufs, d'améliorer leur qualité et de réduire l'importation des intrants utilisés dans ce secteur, ont-ils indiqué lors de cette rencontre organisée par le Conseil national interprofessionnel d'aviculture. Le président du conseil, Kali Moumène, a indiqué que l'élevage avicole en Algérie est en deçà des espérances malgré la croissance enregistrée durant les cinq dernières années, faisant remarquer qu'un grand nombre d'aviculteurs exercent dans des locaux et des entrepôts non conformes, "ce qui est à l'origine de la perte, annuellement, d'un grand nombre de poulets, nonobstant le recours de 70% d'entre eux au marché parallèle sans déclaration auprès des services compétents, ce qui rend difficile l'évaluation et la mise en place de plans de développement." Le citoyen algérien, a ajouté M. Kali, consomme en moyenne 16 kilos de viandes blanches et 90 œufs chaque année, loin de la moyenne mondiale estimée à 30 kilos de viande de poulet et 220 œufs, tout en soulignant que l'accroissement du taux de consommation en Algérie pour atteindre la moyenne mondiale offre une grande opportunité à l'investissement dans le secteur à travers la modernisation des moyens de production. M. Kali a également indiqué que la production des viandes blanches en Algérie a augmenté durant les cinq dernières années de 13 % par an pour passer de 2,1 millions de quintaux en 2009 à 4,1 millions de quintaux en 2013 représentant une valeur de 120 milliards DA. La production des œufs a augmenté lors de cette période de 9 %, soit de 4 milliards d'œufs à 6 milliards, pour une valeur de 64 milliards DA, a-t-il ajouté, affirmant que ces valeurs et taux peuvent augmenter avec l'organisation de la filière et sa modernisation en collaboration avec les aviculteurs et le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Pour sa part, le président du conseil régional de l'aviculture de la région de Sétif a appelé à œuvrer à réduire le coût de production et à améliorer sa qualité pour le bien des producteurs et des consommateurs, et ce à travers l'octroi de crédits bancaires et leur facilitation aux aviculteurs pour la réalisation d'entrepôts pilotes permettant d'accroître le rendement, la formation des éleveurs sur l'utilisation des moyens modernes, ainsi que la collaboration entre différents intervenants pour contribuer à réduire les coûts d'importation des intrants. Un membre du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, Mohamed Zegaret, a souligné que le secteur nécessite une bonne maîtrise pour surmonter le problème de régression de la production en été et la dégringolade des prix en cas de hausse de la production, et ce à travers la "disponibilité d'espaces de stockage en froid, la contribution des pouvoirs publics à la réduction de l'activité parallèle qui prive les aviculteurs du soutien de l'Etat, l'organisation du marché et la lutte contre certains parasites qui relèvent les prix au détriment du producteur et du consommateur".