En plus de l'informel, cette activité enregistre de « grosses pertes en matière de mortalité due à de multiples maladies », a alerté Mohamed Aidouni, membre chargé du segment élevage au sein du Conseil national interprofessionnel de la filière aviculture (CNIFA). Pour parer à ce dysfonctionnement, une nouvelle réorganisation sera mise en place. Celle-ci sera appliquée conformément à la feuille de route arrêtée par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche en concertation avec le CNIFA lors d'une réunion tenue le 31 décembre 2015. Ainsi, il est question de consolider et d'enrichir les propositions du Conseil interprofessionnel de la filière avicole, de réunir les conditions d'anticipation des interventions publiques et privées pour la régulation et l'organisation de la filière avicole entre le ministère, les professionnels de la filière et les institutions, les banques et les dispositifs d'accompagnement à l'investissement. Il est également question de lancer un plan d'action et des mesures déclinées en échéances de court, moyen et long terme. Ce plan d'action sera consolidé et partagé entre les différents intervenants, publics et privés, de la filière au courant du mois de janvier. Selon un membre du CNIFA, onze préoccupations ont été soulevées à cette occasion par le ministre. Les professionnels demandent un accompagnement en vue de réorganiser la filière caractérisée par « l'anarchie » due à l'informel « qui se taille la part du lion de l'activité dépassant les 50% », affirme Aidouni. En outre, le CNIFA a souligné l'importance de la réhabilitation du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). En outre, les professionnels de la filière ont demandé à être associés dans l'établissement des programmes d'importation des poussins de chair et de reproduction. « Cela nous permettra d'anticiper sur les productions, et par conséquent, de réguler la production et de stabiliser les prix ». Et d'ajouter : « Il est nécessaire d'instaurer le respect des quotas des facteurs de production pour éviter aux éleveurs de travailler à perte. » Prenant en exemple les œufs, le prix idéal de vente devrait se situer, selon Aidouni, entre 260 et 270 DA la plaquette de 30 en contrepartie d'un prix de revient de 240 DA. Pour le poulet vif, le prix de vente devra être fixé à 280 DA/kg avec un maximum de 300 DA/kg. « Ce qui est recherché, c'est l'instauration d'un prix de référence et un autre prix plafonné. Ce qui arrangerait et les consommateurs et les éleveurs », soutient-il. Les vaccins utilisés inefficaces L'autre problème auquel sont confrontés les éleveurs est d'ordre sanitaire. Selon le CNIFA, des pertes considérables en termes de quantité et de gains ont été enregistrées suite aux maladies qui ont touché le cheptel telles la Newcastle, la bronchite infectieuse et la salmonelle. « Nous devons coordonner nos actions avec les services vétérinaires comme il est impératif de respecter le programme prophylactique, car les vaccins importés ne sont pas efficaces », souligne Aidouni. Concernant la production de viande blanche, elle est de l'ordre de 400.000 tonnes par an, selon les chiffres de l'administration. « Si on l'additionne à la production du circuit informel, cette quantité derva atteindre le double », souligne le responsable du CNIFA, précisant que la consommation du poulet est de l'ordre de 18/kg/habitant /an alors que celle des œufs avoisine les 300/habitant/an.