En comparaison avec les pays voisins, l'Algérie se positionne en dernier en termes de nombre de propositions de projets dans le cadre d'Erasmus+, un programme financé par les pays membres de l'Union européenne, pour l'éducation, la formation, la jeunesse et le sport, sur la période 2014-2020. C'est le constat fait, hier, par un membre de l'Agence exécutive éducation, audiovisuel et culture (EACEA) de la Commission européenne, Philippe Ruffio, lors de sa communication axée sur le renforcement des capacités dans l'enseignement supérieur. Il a indiqué que l'Algérie présente peu de candidatures malgré les opportunités de financement existantes. Au cours de l'exercice précédent, l'UE n'a reçu que 13 propositions de l'Algérie contre 30 de la Tunisie, 41 du Maroc, 41 de l'Egypte et 45 de la Jordanie. Sur les 13 propositions algériennes, seulement quatre ont été retenues, a observé Philippe Ruffio. Un fait que le coordinateur du bureau d'Algérie Erasmus+, Abdelhakim Bensaoula, a confirmé, soulignant que « la participation de l'Algérie aux programmes de coopération avec l'Union européenne reste bien en dessous des capacités existantes ». « Cette situation est due principalement au manque d'informations fiables, d'organisation ainsi que d'incitation », a-t-il souligné. Selon lui, la réticence des universités et des chercheurs à adhérer à ce programme s'explique, également, par le fait qu'ils considèrent que la procédure est compliquée. Sauf que Bensaoula soulignera que l'importance ne réside pas dans la quantité. « Il faut savoir que les projets que l'Algérie a proposés sont certes peu nombreux, mais de bon niveau. Il reste maintenant à sensibiliser les universités et les étudiants à participer activement pour tirer profit des avantages offerts par ce programme », a-t-il noté, précisant que trois des projets retenus portent sur la mobilité des étudiants et des enseignants. « Le quatrième est présenté en partenariat par l'USTHB et la Société nationale des véhicules industriels pour développer la technologie de la soudure », a-t-il expliqué. Selon la chef de la délégation EACEA, Carla Giulietti, l'UE a consacré un budget de 2 milliards d'euros à ce programme qui s'achèvera en 2020. La même responsable a fait savoir que d'année en année, les fonds alloués au financement des projets de recherche et des bourses d'études connaissent des augmentations. Toutefois, elle a signalé qu'il ne s'agit pas d'accorder des quotas spécifiques à un pays mais plutôt d'attribuer des budgets selon les projets proposés. « Il y a des opportunités intéressantes que les universités algériennes devraient saisir. Elles devront faire leurs preuves pour pouvoir bénéficier d'une bonne part de ce budget et être compétitives surtout que l'UE exige des projets innovants », a rappelé Ruffio, observant que l'UE est exigeante sur le niveau et la qualité des propositions. Ce dernier a appelé les universités algériennes à soumissionner aux appels d'offres qui seront lancéx au mois de février pour bénéficier d'un accompagnement financier. De son côté, le directeur de la coopération et des échanges interuniversitaires au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rezki Saïdani, a indiqué qu'« Erasmus+ permet de développer les compétences à travers l'échange de connaissances et le transfert de technologie ».