Le grand rendez-vous de l'aide japonaise à l'Afrique aura lieu, pour la première fois cette année, sur le continent africain, a annoncé, hier, le Japon. Le pays du soleil levant s'efforce de gagner ainsi du terrain face à l'influence grandissante de la Chine. Selon le porte-parole du gouvernement japonais, la 6e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad) se tiendra les 27 et 28 août au Kenya. « Nous répondons ainsi à la demande de l'Afrique », a déclaré M. Suga au cours de son point de presse. « Le gouvernement et le secteur privé travailleront coude à coude pour s'assurer du succès de cette conférence », a-t-il ajouté. Le Japon, qui a accueilli cinq fois cette rencontre depuis son inauguration en 1993, a traditionnellement plutôt concentré son aide au développement sur les pays asiatiques. Les dons de l'Etat japonais au continent, Afrique du Nord comprise, ont été en 2013 de 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros au cours actuel), selon le ministère des Affaires étrangères. Lors de la dernière Ticad, en juin 2013, Tokyo s'était engagé à une aide publique de 10,6 milliards d'euros sur cinq ans. Pauvre en ressources naturelles, l'archipel veut diversifier ses sources d'importation d'énergie et de minéraux, tout en recherchant de nouveaux marchés pour ses produits de consommation et ses infrastructures industrielles. De plus, son grand rival chinois étend rapidement son influence diplomatique à coups de projets d'aide au développement à travers le monde, notamment en Asie et en Afrique. Les Chinois sont devenus en 2009 les premiers partenaires de l'Afrique, dont 13,5% du commerce extérieur se faisaient alors avec la Chine, contre seulement 2,7% avec le Japon, d'après l'OCDE. Le Premier ministre, Shinzo Abe, tente de donner plus de visibilité diplomatique à son pays en effectuant de nombreuses visites à l'étranger, notamment sur les marchés émergents. Il avait par exemple en octobre effectué une tournée d'une semaine en Mongolie et dans cinq pays d'Asie centrale, avec en vue des milliards de dollars d'accords dans cette région riche en ressources naturelles. Dans trois des ex-républiques soviétiques de cette région, il s'agissait de la première visite d'un Premier ministre japonais. Le Japon, qui sera cette année le pays hôte du sommet du G7, compte par ailleurs aborder des questions telles que « le terrorisme, les réfugiés et les personnes déplacées », deux maux qui touchent cruellement le continent noir.