L'Afrique, longtemps considérée comme pourvoyeur de matière première, continue de susciter un intérêt croissant des pays développés ou émergents. Les sommets se succèdent regroupant ce continent riche mais où vivent des populations pauvres. Après l'Inde et la Chine, c'est au tour du Japon de rassembler les dirigeants africains autour de questions importantes liées essentiellement au développement et au problème du continent noir qui reste à la traîne. Le sommet Japon- Afrique s'ouvre demain à Tokyo. Un rendez-vous qui se tient tous les cinq ans depuis 1993. Pour cette année une forte présence de dirigeants africains est attendue à cette Ticad (Conférence internationale sur le développement de l'Afrique) et l'Algérie sera représentée par l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Quelque 52 pays africains, dont 44 chefs d'Etat, Premiers ministres et vice-présidents, et de nombreuses organisations internationales (OMS, FAO, OIT, etc.) participeront à Yokohama (région de Tokyo), du 28 au 30 mai, à ce sommet co-organisé par le gouvernement japonais, l'ONU et la Banque mondiale. L'enjeu étant de soutenir le continent tout en se plaçant dans la course aux matières premières. Les richesses de l'Afrique, faut-il le préciser, font courir les pays développés alors que le retour de l'ascenseur en matière de soutien technologique notamment tarde à arriver pour un continent qui a tant besoin. Mais le Japon entend contribuer au développement de l'Afrique à travers l'aide qu'il consacre annuellement. L'Aide publique au développement (APD) sera ainsi revue à la hausse. Le Japon vient, en effet, d'annoncer qu'il doublerait son APD à l'Afrique d'ici 2012, de 580 millions d'euros par an entre 2003 et 2007 à 1,16 milliard d'euros en 2012. premier objectif affiché est de soutenir la croissance des pays africains (5,7% en moyenne en 2007) en améliorant leurs infrastructures (routes, énergie, eau), via cette aide. L'aide japonaise se matérialise également par l'envoi chaque année en Afrique de centaines de volontaires sur des projets éducatifs ou sanitaires, mais il reste loin derrière la Chine en termes d'investissements et de présence sur place. Pour se démarquer de Pékin, accusé de pratiquer une "diplomatie des ressources naturelles", le ministre des Affaires étrangères, Masahiko Komura, a déclaré récemment que les Japonais n'attendaient "rien à court terme en retour" de leur aide, tout en espérant un "dividende appréciable à long terme". Forte de son expérience en Asie du Sud-Est, l'archipel se veut un exemple à promouvoir. L'Afrique en a tant besoin d'autant que des contraintes financières sont venues se greffer aux problèmes de corruption et de guerre civile qui déstabilisent le continent. Les spécialistes ne manquent pas de relever le fardeau de la dette que beaucoup de pays sont appelés à rembourser auprès des institutions financières internationales. Cette situation a poussé beaucoup de pays à perdre leur vision à long terme et à négliger l'agriculture vivrière. La crise alimentaire est là pour le rappeler, le continent africain est frappé de plein fouet.