Tokyo va aider l'Afrique à se prendre en charge en matière de développement. Voilà une promesse qui va au cœur du président de l'Assemblée de l'Union africaine qui a rappelé lors du sommet du cinquantenaire de l'organisation panafricaine que si l'Afrique a connu durant ces dernières années un taux de croissance moyen de 5%, ce développent a été tiré par les exportations de matières premières, selon l'échange inégale néocolonialiste. Cela doit changer dans les années à venir, a insisté le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn. Le Japon a saisi la balle au vent, pour également offrir un partenariat différent de celui de la Chine dont la présence est devenue incontournable sur le continent, ainsi que d'autres pays émergents comme le Brésil et l'Inde, et bien sûr les Etats-Unis et les anciennes puissances coloniales, la France, la Grande-Bretagne, le Portugal, la Belgique, tous avides de matières premières. La cinquième Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad V) a ouvert sa porte samedi à Yokohama, au Japon par l'annonce par son Premier ministre Shinzo Abe, d'aide publique de 10,6 milliards d'euros sur cinq ans pour l'Afrique. “Dans les cinq ans à venir, le Japon soutiendra la croissance africaine via des aides publiques et privées de 24,2 milliards d'euros, dont 5 milliards pour le développement des infrastructures, notamment pour les transports et l'amélioration des réseaux électriques. D'après des chiffres évoqués à Yokohama, l'Afrique perdrait 2% de croissance par an du fait de ses infrastructures déficientes. Les échanges sino-africains ont plus que doublé entre 2009 et 2012, année où ils ont frôlé les 200 milliards de dollars. Les Africains déçus quelque peu les échanges avec la Chine fondées essentiellement sur les matières premières, ont noté avec satisfaction la promesse japonaise d'envoyer des investisseurs pour aider le continent dans la création de son marché commun, par le développement industriel et le développement des infrastructures, comme l'a souhaité le président sud-africain, Jacob Zuma devant le Ticad V. Pour soutenir la venue de ses entreprises privées, le Japon va aussi fournir 20 milliards de dollars d'assurance dans le marché continental en devenir qui comptera 2,2 milliards d'habitants en 2050. Abe a dévoilé d'autres soutiens, comme l'entraînement de 1 000 formateurs agricoles pour favoriser le doublement de la production de riz dans la région sub-saharienne d'ici à 2018, le soutien à l'éducation de 20 millions d'enfants et l'amélioration de l'accès à l'eau potable pour 10 millions d'Africains. Et il a profité de cette conférence pour demander aux chefs d'Etat et de gouvernement africains présents de soutenir la candidature de Tokyo pour les Jeux olympiques de 2020. Le thème de la conférence sino-africaine “Main dans la main avec une Afrique plus dynamique" est en soi tout un programme. La conférence s'est tenue juste après le périple africain du nouveau maître de Pékin et à quelques jours de la venue du président des Etats-Unis. D. B. Nom Adresse email