Après la surprenante Iowa, consacrant la victoire sur le fil de la candidate démocrate Hillary Clinton et la défaite inattendue du magnat de l'immobilier, le Républicain Donald Trump, le renversement de tendances peut sourire, à en croire les sondages, au démocrate Bernie Sanders et au retour du favori en puissance Trump. Dans le hameau de Dixville Notch, frontalière du Canada, qui a voté dès minuit, en même temps que Millsfield, Hart's Location, Sanders a obtenu quatre voix, contre aucune pour Hillary Clinton. Du côté des Républicains, John Kasich a remporté trois voix, contre deux pour Donald Trump. Dans cette seconde étape, le ticket des 231.376 électeurs inscrits comme démocrates et des 262.111 votants Républicains sont appelés à trancher dans le vif dans une compétition à couteaux tirés. Mais l'apport des indépendants (44%, 389. 472 électeurs sur un total de 882.958) peut s'avérer décisif dans une compétition animée et, pour le cas de l'Etat de Granit, arborant la devise « Vivre libre ou mourir », présentée comme incertaine jusqu'au bout. « C'est un moment crucial », a reconnu Donald Trump à des milliers de ses partisans mobilisés au meeting retardé par les fortes chutes de neige à Manchester. En dépit de la détérioration du climat, une forte participation est attendue. Le « roi des sondages », en 2e position à l'Iowa, veut remonter la pente. Deux écueils se présentent à celui qui a fait de la grandeur de l'Amérique un credo incontournable : la rivalité exacerbée du vainqueur de l'Iowa, le sénateur du Texas, Ted Cruz, rêvant d'un nouvel exploit, et la montée en puissance du benjamin de la course, le sénateur Marco Rubio, d'origine cubaine, présenté en espoir de l'establishment républicain. Bien loin, la concurrence des 3 autres candidats dont l'emblématique Jeb Bush, jouant son va-tout dans un Etat taillé sur mesure pour lui, ne suscite pas beaucoup d'inquiétudes. L'équation ne manque pas également d'inconnues dans le camp républicain marqué par le défi grandissant du sénateur « démocrate socialiste », Bernie Sanders, menant la guerre aux tenants de Wall Street, promettant la gratuité de l'université et, en définitive, bousculant l'ultra favorite Hillary qui n'a pas vu venir la « révolution politique ». L'immense écho suscité dans la catégorie des jeunes séduits par ces perspectives trouve son expression dans les sondages qui lui donnent entre 12 et 26 points d'avance. Il est en outre en terrain conquis dans cet Etat qui jouxte son Vermont. Hillary n'a d'autre choix que de limiter les dégâts pour préserver le maigre acquis de l'Iowa en attendant les lendemains avantageux du Nevada et de la Caroline du Sud . « Pour tous ceux d'entre vous qui sont encore en train de décider, en train de comparer, j'espère que je vais pouvoir remonter l'écart d'ici demain », a déclaré lundi dernier Mme Clinton lors d'un meeting à Manchester, la plus importante ville couverte de neige, entourée de son mari, l'ancien président, et de sa fille Chelsea. Au caucus du Hampshire, qui sera suivi le 20 février de la Caroline du Sud, côté Républicain, et du Nevada, côté Démocrate, tous les regards sont tournés vers le duo Trump-Sanders dans la longue marche des primaires.