Le dernier Premier ministre de l'ex-président François Bozizé, dont le renversement en 2013 avait précipité la Centrafrique dans un cycle de tueries intercommunautaires, Faustin-Archange Touadéra, déclaré président élu samedi dernier, prend la tête d'un pays miné par l'instabilité. Le vainqueur du scrutin, Touadéra, mathématicien de formation, a remporté largement la présidentielle centrafricaine avec 62,71% des suffrages face au favori en puissance, Anicet-Georges Dologuélé, crédité de 37,29%, selon les résultats du second tour annoncés par l'Autorité nationale électorale (ANE). Au 1er tour, le candidat « indépendant » est arrivé pourtant largement en tête du peloton avec 23,7. Ce retournement de tendance s'explique par la percée remarquable dans les fiefs de l'Ouest acquis à l'ancien président Bozizé et la popularité de celui qui est considéré comme le « candidat du peuple » soutenu à bras le corps par la catégorie des fonctionnaires qui lui doivent la bancarisation de leurs salaires et la fin du cauchemar des versements impayés. Il reste aussi l'artisan du dialogue réunissant à Bangui, à la fin 2008, le pouvoir, l'opposition, la société civile et les mouvements rebelles, à l'issue duquel ont été signés plusieurs accords de paix avec les rebelles. Ces accords n'auront cependant pas évité à la Centrafrique de sombrer en 2013.