Le rôle du crédit à la consommation dans le développement du produit national a été le thème de la journée d'études organisée, lundi dernier, par la chambre du commerce et d'industrie de Chenoua à Tipasa. Trois experts en économie, Smail Lalmas, Mohamed Azouz et Cheloufi Noureddine ont mis en relief les avantages et l'impact du crédit à la consommation sur l'économie nationale à court et moyen termes. En partant du postulat que sans consommation il n'y a pas de développement économique, Smail Lalmas a insisté sur le rôle que joue le crédit à la consommation pour booster la croissance. Un mécanisme utilisé partout dans le monde. Mais selon lui, l'ancienne formule à laquelle les pouvoirs publics ont mis fin en 2009, a été une expérience aux conséquences néfastes sur l'économie nationale et sur le pouvoir d'achat des citoyens. « Les crédits à la consommation d'avant 2009 n'ont pas profité à l'économie nationale dans la mesure où les produits acquis sous cette formule de crédit provenaient de l'importation. En fait les crédits en question profitaient plus aux pays producteurs de biens qu'à nous » explique-t-il. Seconde conséquence : « Même les revenus des foyers contractants ont été fortement impactés, en l'absence d'un dispositif de surveillance et de contrôle des prêts ». Qu'en est-il de la nouvelle formule du crédit à la consommation ? A cette interrogation, le même expert a tenu à rappeler que la mise en œuvre du dispositif de crédit à la consommation intervient dans une conjoncture marquée par une crise liée à la chute des cours des hydrocarbures et par une dépréciation du dinar qui a favorisé l'inflation et par extension une diminution du pouvoir d'achat. « Le crédit à la consommation est par définition un outil et un ressort contribuant significativement à la relance de la croissance, car il encourage la demande interne. Ce dispositif destiné pour les produits fabriqués localement inclut également le financement de biens dont le taux d'intégration ne dépasse pas les 20%. Autrement dit, 80% de la valeur de ce produit profitent aux entreprises exportatrices des équipements destinés aux montages », observe-t-il. Pour autant, Smail Lalmas a souligné qu'un taux d'intégration égal ou dépassant les 40%, qui se réalisera graduellement, profitera grandement à l'économie nationale et à la création de postes d'emploi. Abondant dans le même sens, Mohamed Azouz, enseignant à l'Ecole supérieure de commerce, a estimé que le crédit à la consommation, tel qu'il est conçu, revêt une dimension stratégique à même d'engendrer une croissance économique. A l'en croire, et outre l'avantage qu'il représente à court terme sur la relance de la consommation et de l'économie, cette formule est également un levier pour réduire la dépendance de notre économie vis-à-vis du commerce international. De son côté, Cheloufi Noureddine, enseignant à l'Ecole supérieure des statistiques, a plaidé pour l'introduction de nouvelles formules d'octroi de crédits à la consommation. En plus des crédits remboursables avec des taux d'intérêt, il appelle à l'intégration de formules en adéquation avec les exigences d'une partie des consommateurs. « L'objectif premier du lancement du crédit à la consommation est de booster l'économie nationale. Si certaines franges de consommateurs ne souscrivent pas pour des raisons religieuses à des crédits avec des taux d'intérêt, on peut leur proposer d'autres formules inspirées des banques islamiques comme cela se fait même dans les pays occidentaux », suggère-t-il.