L'Algérie abritera le siège de la Capacité de la région Afrique du Nord (NARC) relevant de la Force africaine en attente (FAA), à la faveur d'un accord signé mardi à Alger. L'Algérie est le premier pays de l'Afrique du Nord à avoir accompli cette étape importante. Le siège sera implanté dans la wilaya de Jijel, située à 350 km à l'est d'Alger et sera l'unité logistique de la Capacité de l'Afrique du Nord. L'objectif de la mise en place d'une Force africaine en attente (FAA), rappelle-t-on, vise à permettre aux Africains de ne plus dépendre de la communauté internationale pour la résolution des crises survenant sur leur continent. Les multiples situations de crises que connaît le continent africain, aggravées par l'incapacité de certains Etats à assurer leur sécurité, ont amené les dirigeants africains à envisager de remédier à cette situation. Le protocole relatif à la création, par l'Union africaine, du Conseil de paix et sécurité (CPS) prévoit la mise en place de la FAA, comme un système de sécurité collective et d'alerte rapide, pour une réaction «rapide» et «efficace» aux situations de conflit et de crise en Afrique. La FAA est conçue comme une structure multidisciplinaire, composée de personnels civils, de policiers ainsi que de contingents militaires stationnés dans leur pays d'origine et prêts à être déployés rapidement dans les délais les plus courts. Selon le schéma général adopté par les chefs d'Etats africains, la mise en place progressive de cette force devait intervenir à la fin de l'année 2010. La FAA est conçue pour répondre à six types de missions, dont notamment l'aide militaire pour une mission politique, observation déployée conjointement avec une mission des Nations unies, déploiement d'une force de maintien de la paix et déploiement de forces de maintien de la paix pour des missions complexes et multidimensionnelles (humanitaire, désarmement, administration, etc.). 2011-2015 : LA FAA DEVRA ATTEINDRE SA CAPACITE OPERATIONNELLE TOTALE La FAA est également appelée à effectuer des interventions d'urgence dans des situations d'un génocide ou lorsque la communauté internationale ne réagit pas suffisamment rapidement. Pour ce qui est du schéma militaire et institutionnel, chacune des régions en Afrique devra abriter une brigade de la FAA, à savoir la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la Communauté sud-africaine de développement (SADC), l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) et l'Afrique du Nord. Toutefois, la mise en place effective de la FAA fait face à des obstacles financiers. Le coût des opérations de maintien de la paix menées par l'ONU en Afrique s'élèvent à 1,3 milliard de dollars, alors que le Fonds pour la paix de l'Union africaine est de l'ordre de 10 millions de dollars. L'apport des donateurs demeure ainsi déterminant pour le fonctionnement de la FAA, sachant que l'Union européenne avait décidé d'allouer 250 millions d'euros au renforcement des capacités africaines de gestion des conflits. Le commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, M. Ramtane Lamamra, a indiqué, dans un entretien accordé à la revue El-Djeich, publié dans le numéro de janvier, qu'actuellement une troisième feuille de route est en cours d'élaboration pour la période 2011-2015 afin de «permettre à la FAA d'atteindre sa capacité opérationnelle totale». «Cette feuille de route mettra l'accent sur la Capacité de déploiement rapide (CDR), les composantes de police et civile, la logistique de la planification opérationnelle et le rôle de la FAA en ce qui concerne la sécurité et la sûreté maritimes, les catastrophes naturelles et les secours», a-t-il expliqué.