Le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a appelé, hier, à la rationalisation de la consommation de l'énergie qui reste subventionnée par l'Etat en ces temps de crise. Pour le ministre, cette situation de subvention a conduit à la culture de gaspillage. « Il y a trop de gaspillage par les citoyens et les entreprises. Nos entreprises sont énergétivores », a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale. Toutefois, le ministre a affirmé qu'il n'existe aucun projet pour l'augmentation des prix de l'énergie. Reste que les citoyens et les entreprises doivent rationaliser, selon lui, leur consommation. « Il faut aller vers une consommation d'énergie plus rationnelle surtout pour les entreprises qui payent la facture de consommation d'énergie au prix national et non international », a-t-il noté. Pour ce qui est des cours du pétrole, le ministre rappelé que le marché pétrolier repose sur l'offre et la demande, signalant qu'il y a actuellement une surproduction de deux à trois millions de barils par jour. « S'il n'y avait pas de risques géopolitiques, le prix du baril du pétrole aurait atteint les dix dollars », relève-t-il. Et d'affirmer : « Tôt ou tard, les prix du pétrole vont augmenter. » Evoquant l'impact de cette situation sur la Sonatrach, le ministre a signalé que celle-ci peut continuer à investir en levant des crédits, comme le font d'autres sociétés pétrolières internationales ou contracter des partenariats avec d'autres entreprises pour atténuer les risques. « L'objectif est d'assurer une autonomie en énergie », souligne le ministre, précisant que c'est une priorité nationale d'autant que l'Algérie détient des surfaces importantes en matière de taux d'ensoleillement. Sur ce sujet, il a lancé un appel aux investisseurs nationaux pour investir dans les énergies renouvelables. « Il faut arriver à l'horizon 2030 à une production de 22.000 mégawatts à partir des énergies renouvelables », a-t-il précisé. A cette occasion, le ministre a annoncé la création de dix unités de production d'électricité, entre autres à Adrar, Tamanrasset et In-Salah. 70% de la consommation énergétique sera de l'énergie renouvelable dans ces régions, indiquera-t-il. En outre, Salah Khebri a rappelé que l'Algérie compte investir à l'horizon 2030 dans l'énergie électronucléaire pacifique. Il a annoncé, également, que devant la demande croissante de l'énergie (gasoil-essence), il y a un projet de création de trois raffineries à Tiaret, Hassi Messaoud et Biskra.