Tlemcen nous revient dans ses plus beaux jours pour nous retracer son Idyllique parcours. Parfois doux, parfois saumâtre. Sous les feux d'un événement consacré à son intronisation, comme capitale de la culture islamique, la ville d'Abou Mediene El Ghouti nous révèle ses plus beaux atours. Son eau chantée par les plus grands chevaliers de la poésie haouzi, nous entraîne vers les cols du Sebdou d'où ruissellent de majestueuses chutes, donnant à Tlemcen les plus beaux cerisiers. Son nom vient du mot arabe «Lcen» (langue) et de son préfixe «Tlem» (rassemble) d'où elle tient sa réputation de capitale de la culture maghrébine. Lalla Setti, petite fille d'Abdelkader El Jilani, fondateur de la grande confrérie El Kadiria, détient une part importante dans la mémoire collective des Tlemcenis qui continuent à perpétuer le célèbre pèlerinage vers le sanctuaire de la «sainte protectrice» des pauvres. Zenatas, Senhadja se sont succédé dans une logique évolutive de gestion des arts dans cette capitale. C'est enfin les princes mérénides qui, sous la domination successive d'Abou Hamou et Youcef El Mereni, que Tlemcen a connu son magnifique lustre civilisationnel de capitale du Maghreb. La ville détient encore l'exclusivité du mode Haouzi par l'entremise de ses cheikhs Sidi Said El Mendaci, Ben Sahla, et El Triki qui sont allés donner la réplique à leurs pairs maghrébins de Fès. C'est dans un Maghreb en pleine ébullition culturelle, avec l'apparition du mouvement mystique d'Abdelrahmane El Medjdoub, et Cheikh Hadi Ben Aissa que Tlemcen excella dans le développement des arts et métiers. Sidi Said El Mendaci fut l'un des pionniers de la poésie lyrique, son disciple Abdelkader El Masmoudi devient maître du Melhoun au Maroc. El Mendaci fut chargé dès lors, par Moulay Ismaiel de s'occuper du patrimoine culturel près de la cour. Cette reconnaissance n'en fut pas moins payante, puisque Tlemcen fut encore une fois appelée à la rescousse pour aider sa sœur jumelle Fès à retrouver ses marques. Aujourd'hui, l'histoire nous rappelle à l'ordre sur une feuille de route culturelle dont le passage obligé est celui d'une ville qui mérite tous les égards. Son statut de capitale de la culture Islamique n'est que mérite eu égard à sa grandeur et ses hommes de culture qui font la une.