L'utilisation d'antibiotiques sans contrôle vétérinaire, l'absence d'analyse des métaux lourds et un abattage hors normes sont autant de facteurs pointés du doigt. Le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP) a tiré la sonnette d'alarme sur cette situation menaçant notre santé, hier, lors d'une conférence de presse. Sa secrétaire générale, Saïda Akali, a souligné l'apport du vétérinaire à la santé publique. « Notre rôle est de veiller sur la santé animale et la santé publique », a-t-elle dit. D'après Dr. Akali, « les 2000 vétérinaires fonctionnaires affiliés au ministère de l'Agriculture et celui de l'Intérieur et des Collectivités locales, les 11.000 vétérinaires privés et les 7 laboratoires à l'échelle nationale veillent sur la santé publique à travers la santé animale. Mais leur rôle est limité face à l'absence de moyens ». A ce titre, la SG du SNVFAP appelle à « la révision de l'organigramme pour une meilleure implication. » En évoquant le thème choisi cette année pour la célébration de la Journée internationale des droits des consommateurs « Plus d'antibiotiques dans nos assiettes », Dr. Akali a mis en exergue le danger qui guette le consommateur algérien. « Nous avons constaté la vente illicite d'antibiotiques et leur utilisation exagérée par des éleveurs qui ne font plus appel au vétérinaire. Autrefois, une relation de confiance existait entre les deux parties. D'autant, explique la SG du SNVFAP, le danger de la fièvre aphteuse est omniprésent et le plan de vaccination d'une validité d'une année n'est pas respecté. Les APC, parties prenantes dans ce programme, renoncent à y participer notamment dans la sensibilisation et la mobilisation des moyens roulants. Le vétérinaire a un rôle à jouer également dans l'industrie agroalimentaire, la protection du cheptel et la valorisation de cette richesse. Ceci en adéquation avec les orientations de l'OMS ». Selon la SG du Syndicat des vétérinaires, « 60 % des maladies humaines sont d'origine animale et 200 maladies animales sont transmissibles à l'homme ». Aucun abattoir n'est aux normes Le Dr. Zakia Djitli, secrétaire nationale chargée de la communication, a, de son côté, rappelé l'intérêt de mettre en application les outils prévus dans le cadre du jumelage avec le consortium italo-espagnol visant l'exportation des produits d'origine animale. « D'une durée de deux ans, le jumelage a permis de déterminer les textes et les moyens à mettre en place comme le plan algérien de surveillance de contaminants et de résidus dans les aliments et le Système d'informations vétérinaires algérien pour avoir un produit de qualité qui réponde aux normes européennes ». Dans ce sens, l'intervenante déplore l'absence d'abattoirs répondant aux normes. « Hormis l'abattoir de Hassi Bahbah, le reste est à réhabiliter ou à fermer notamment ces tueries implantées dans différentes wilayas ». Toutefois, tient à préciser l'oratrice, « notre présence sur ces lieux est dictée par le souci de protéger la santé animale et publique et éviter ainsi l'abattage clandestin ». Pour appuyer leurs revendications socioprofessionnels et leur participation dans la préservation de l'économie nationale, le SNVFAP a adressé des correspondances au Premier ministre, au ministre de l'Agriculture et celui de l'Intérieur. Des rappels pour l'évolution de carrière, le renforcement des effectifs vétérinaires, la médecine du travail et les campagnes de vaccination et de dépistage.