La production de la pomme de terre, estimée à 4,5 millions de tonnes, constitue une aubaine pour les opérateurs qui se lancent dans l'industrie de transformation. Selon Cherif Omari, conseiller au ministère de l'Agriculture, les pouvoirs publics incitent les opérateurs à investir dans la valorisation des excédents de pomme de terre, sachant que la récolte est appelée à augmenter vu les potentialités en termes de superficies et de rendement par hectare. Les prévisions du secteur tablent, selon lui, sur une augmentation de la production de ce tubercule de 2 millions de tonnes d'ici à 2019. Samir Aït Aoudia est un transformateur de la région d'Alger. Il compte investir davantage pour porter ses capacités de transformation à 20.000 t/an dans les deux prochaines années, contre 6.000 t actuellement. Outre la transformation, des opérateurs tentent de s'imposer à l'export en ciblant des marchés accessibles comme la Russie, les pays du Golfe et les pays du sud de l'Europe. C'est ce que fait Farouk Slimani, professionnel de la filière pomme de terre depuis 30 ans. Celui-ci a expédié un échantillon de pomme de terre vers un pays du Golfe, et a même décroché un marché. Il déplore, toutefois, le manque de mécanismes de soutien à l'exportation des produits maraîchers et souhaite, notamment, l'augmentation du niveau de soutien financier au transport de ces produits à 80%, au lieu des 50% actuellement, et l'allègement des procédures administratives relatives au paiement de cette prime. Ce spécialiste propose la mise en place d'un soutien spécifique aux agriculteurs adhérant aux programmes d'exportation. Le stockage et le conditionnement sont deux éléments essentiels dans le marché de la pomme de terre. Seul inconvénient, le déficit enregistré dans ce domaine. La région de Oued Souf, à titre d'exemple, qui assure pourtant 40% de la production de pomme de terre, ne dispose d'aucune centrale de conditionnement ni de stockage. Ce qui contraint les producteurs à stocker leurs récoltes dans le nord du pays, générant des surcoûts. Dans ce contexte, Djilali Klouaz, producteur de pomme de terre à Aïn Defla, compte, par le biais de son projet de mise en place d'une plateforme de conditionnement et de transformation de pomme de terre, relier tout un réseau d'agriculteurs et d'exportateurs à cette structure dont la capacité de conditionnement varie entre 100 t et 200 t/jour.