M. Francisco Bastagli, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, a affirmé hier à Alger que “le plan Baker reste un document fondamental pour le futur du Sahara occidental”. Du nouveau dans le dossier du Sahara occidental avec la visite dans la région du nouveau représentant onusien, en commençant par l'Algérie. Ainsi, à l'issue de sa rencontre hier avec le ministre algérien des affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, dans le cadre de sa tournée dans la région, M. Bastagli n'a laissé planer aucun doute quant à la nécessité de prendre en considération le plan de paix onusien préconisé par l'ancien chef de la diplomatie américaine et représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, James Baker. Selon lui, ce plan est “fondamental pour le futur du Sahara occidental”. Cette déclaration vient à contre-courant de la politique marocaine consistant à rejeter globalement ce document qui a été adopté à l'unanimité par le conseil de sécurité de l'ONU en juillet 2003, et qui prévoit une autonomie de cinq années suivie par un référendum d'autodétermination. “L'Algérie joue un rôle très important dans la région, et je profite de ma visite pour mieux connaître la vision des autorités algériennes concernant la question du Sahara occidental”, a-t-il également déclaré. Pour rappel, M. Francisco Bastagli est le chef de la Mission des Nations unies pour le référendum du Sahara occidental (Minurso). Désigné comme représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental en août dernier, il est chargé de débloquer la situation entre le Front Polisario et le Maroc. Il vient en appoint à la nomination du diplomate néerlandais, Peter van Walsum, comme son envoyé personnel au Sahara occidental, un poste plus politique, afin d'explorer les moyens de sortir de l'impasse actuelle. À son arrivée vendredi soir à l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger, où il a été accueilli par le secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, M. Bastagli a affirmé : “ma visite à Alger entre dans le cadre d'une tournée dans la région pour discuter de la question du Sahara occidental.” Reste à savoir maintenant quels résultats donnera la suite de cette tournée et surtout quel accueil lui réserveront les autorités marocaines, qui n'ont eu de cesse de ressasser qu'il ne veut plus entendre parler du plan Baker. Il ne fait aucun doute que M. Bastagli saura faire la part des choses surtout que le Maroc s'entête à refuser toutes les résolutions des Nations unies, qui auraient certainement permis de résoudre ce dossier en suspens depuis plus de trois décennies. K. ABDELKAMEL