« Aucune puissance étrangère ne doit interférer dans les pourparlers sur la Syrie, en cours à Genève », a déclaré le négociateur en chef du gouvernement de Damas, Bachar al-Jaafari, avant des entretiens entre Moscou et Washington sur le conflit syrien. « Quand nous disons que le dialogue est intersyrien sans intervention extérieure, cela s'applique aux Russes et aux Américains », a estimé l'ambassadeur de la Syrie. Pour lui, croire que Moscou peut exercer une pression sur son allié, le président Bachar al-Assad, est « une fausse lecture » de la situation. « Nous commençons à sortir de l'impasse sur la forme, mais pas sur le fond », a concédé M. Jaafari. « Nous sommes proches de briser la glace qui existait lors du précédent round de discussions interrompu avant même de démarrer en début d'année », a-t-il ajouté. Mais, a-t-il reconnu, « il n'y a pas de vision commune sur la question de la transition politique ». Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a rencontré, hier, à Moscou, le président Vladimir Poutine et son homologue Sergueï Lavrov. Leurs échanges ont notamment porté sur le respect de la trêve en vigueur en Syrie depuis le 27 février, et du processus de dialogue entamé en Suisse entre le pouvoir et l'opposition. Selon la feuille de route fixée par l'ONU, les pourparlers de Genève doivent aboutir à la mise en place, dans les six mois, d'un « organe de transition », censé élaborer une nouvelle Constitution et organiser des élections d'ici 18 mois.